Devenir podcasteuse professionnelle : l’exemple de Marie-Charlotte

Crush : le podcast, avec Marie-Charlotte Danchin

Ce qui va suivre est la transcription automatique (merci l’IA !) de mon nouvel épisode de Podcast. Le plus simple est encore d’aller l’écouter, de t’abonner au podcast, et de le partager SANS MODERATION ! PS : qui dit intelligence artificielle, dit petites coquilles dans le rendu écrit : ne m’en veux pas, c’est pour voir si tu suis 😉

Marie-Charlotte se présente comme « La Rebelle en Tutu », et dans son Podcast « Crush », elle explore les premiers jours des histoires d’amour. Moi qui adore bousculer les conventions et comprendre le pourquoi du comment, il m’était devenu évident d’en savoir plus sur celle qui véhicule autant de positive attitude !

Il y a quelques semaines, nous avons échangé ensemble sur les difficultés de l’amour, après que la passion soit retombée, et que le quotidien ait pris le dessus… Vaste sujet ! Sa démarche altruiste, bienveillante, m’a particulièrement touché, et le projet qu’elle porte est universel, l’amour ! Mais derrière la vie de podcasteuse affirmée, derrière la rebelle et son tutu, il y a Marie-Charlotte, la nana ambitieuse qui a fait évolué sa carrière professionnelle, qui a lâché son précieux CDI par goût du risque, du challenge, et pour vivre une vie mieux alignée avec ses valeurs. Parce que nous connaissons tous ce sentiment, celui d’avoir l’impression de faire ce que l’on attend de nous, mais au fond, ce n’est pas sincèrement ce qui nous anime. Briser ses chaines demande du courage, c’est presque une lutte de tous les jours, car il est difficile de sortir des cases, de s’affranchir de ses croyances limitantes, et du regard des autres.

Ensemble, nous avons parlé entrepreneuriat, reconversion professionnelle, production de podcast, construction sociale, voix intérieure, alignement et encore épanouissement. Parce que le chemin est parfois semé de bien des embuches… La Cheftaine : Le Podcast, nouvel épisode, c’est parti !

Marie-Charlotte : présentation

Présente-toi : Dis-nous qui tu es, d’où tu viens et ce que tu fais ?

Je suis Marie-Charlotte, j’ai 43 ans, j’ai grandi en banlieue parisienne, je vis aujourd’hui à Paris. J’ai travaillé pendant 15 ans dans l’événementiel et aujourd’hui je suis podcasteuse professionnelle puisque je vis de mon activité podcast.

Tu es podcasteuse professionnelle depuis combien de temps maintenant ?

Alors, j’ai lancé le podcast il y a deux ans et c’était tellement une reconversion qu’en fait, j’avais peu de contacts dans le secteur du podcast et que j’ai dû créer un nouveau réseau. Donc, j’ai mis un an à générer les premiers revenus. Et depuis un an, c’est ma source de revenus. Et cette activité, elle est divisée entre mon podcast Crush et la monétisation de ce podcast, donc les revenus qui sont générés par ce podcast, et des missions auprès de studios de production de podcasts avec qui je travaille sur de la conception, de la rédaction et de l’animation. Donc aujourd’hui, mon revenu se divise comme ça.

Donc le podcast, c’est devenu ta vie à temps plein, finalement.

Oui, c’est devenu mon métier.

Auparavant, tu étais dans l’événementiel. Qu’est-ce qui s’est passé ? Comment on passe de l’événementiel au podcast ?

J’ai vu de la lumière, je suis rentrée ! Non, très simplement, en fait, l’événementiel, c’est un métier passionnant. J’ai fait des trucs vraiment, pendant 15 ans, je fais des trucs extra, vraiment extraordinaires. Par le côté sensationnel de certains événements, de par l’aventure, les aventures humaines que ça représente à chaque fois. Un dossier d’événement avec un gros budget, des grosses équipes et tout, c’est toujours une aventure très très singulière. où tu t’engages, tu t’investis pleinement humainement parce que tu passes du temps avec les autres, parce que tu partages plein tes jours, tes nuits, tes heures perdues, tu partages tout. Et puis c’est un tel investissement de tout, de toute ta personne, qu’humainement ça crée des événements, des moments particuliers avec des souvenirs et souvent… aussi un moment de déprime à la fin d’un événement parce que tu t’es tellement mobilisé pendant des mois sur un truc, tu t’es tellement donné, tu n’as pas dormi, qu’après, tu as une espèce de petite déprime. Et c’est un métier qui est extrêmement sous pression. C’est un métier qui fait partie du top 5 des métiers qui sont les plus stressants. Il y a un classement qui paraît tous les ans. L’événementiel et le poste de chef de projet événementiel fait partie des 5 métiers les plus stressants. Imagine-toi à côté de policiers et pompiers, quoi. Pour te dire, et pourtant on ne sauve pas des vies, on est bien d’accord là-dessus, mais c’est un métier extrêmement stressant parce que tu as une obligation de résultat. Et que tu dois mettre en place des centaines de choses, de petites choses, et le résultat auquel tu arrives doit être parfait. Il n’y a pas d’autre solution, en fait. Et c’était des événements…

C’était des événements plutôt à destination des professionnels ? C’était genre des congrès, des salons, ou tu faisais plutôt du particulier ?

En fait, le milieu de l’événementiel, ce sont des agences de com spécialisées dans l’événementiel qui bossent avec des grosses boîtes, parce que c’est là où il y a des gros budgets. Et c’est soit de la com externe, où tu t’adresses à tes consommateurs finaux, avec des showrooms… Euh… des événements grand public, etc. Et beaucoup de corpos de com’internes. Donc, là, tu as une partie de la population. Souvent, ce sont les dirigeants de la boîte qui s’adressent à leurs salariés. Et quand on n’est pas dedans, on a du mal à s’imaginer ce que c’est, mais ça peut être vraiment très, très gros à organiser. Et en fait, au bout de 15 ans, fatigue, envie de passer moins de temps. à bosser et de m’investir autrement et de retrouver un peu du sens. Et donc, je suis partie de l’agence dans laquelle j’étais en CDI depuis neuf ans et j’ai profité de deux ans de chômage pendant lesquels je me suis mise dans une première aventure entrepreneuriale. Et ensuite, j’ai repris des missions événementielles en freelance pour retrouver un salaire. Et j’ai lancé Crush il y a deux ans. Donc voilà comment j’en suis arrivée là.

Donc l’ulcère et la crise cardiaque en épée de Damoclès ont eu raison de ta passion de de l’évènementiel, si je comprends bien. Il y a de ça ?

Oui, puis il y avait aussi, tu sais, j’ai eu deux enfants très rapprochés et j’avais vraiment ce sentiment qu’il fallait que je change mes habitudes de travail pour pouvoir concilier ma vie pro et ma vie perso.

Marie-Charlotte : Evolution(s)

C’est un peu ça l’élément déclencheur, l’effet cocktail de tous ces éléments, je comprends. Tu dis qu’il y a eu une première aventure entrepreneuriale. C’était quoi ? Tu veux bien nous en parler un petit peu ?

Oui, tout à fait. C’était une idée que j’avais eue qui consistait à réenchanter le monde grâce aux mots des enfants. Tu sais, j’adore les petits mots des enfants quand ils sont petits et quand ils se trompent sur les mots, qu’ils sortent des expressions pas possibles, qui sont souvent extrêmement drôles, expressions extrêmement philosophiques. Et ça avait commencé avec ma fille de deux ans qui un jour en ouvrant la fenêtre en plein confinement un matin m’avait dit « T’as vu maman, il fait bonne humeur aujourd’hui ». Et je voulais mettre ça en valeur sur de la papeterie. Donc c’était des cartes postales, des post-it, illustrées et personnalisées. Et après j’avais fait des fringues à message en collection illimitée avec ces mots-là, ces mots d’enfant. Mais bon, le textile, très mauvaise idée. Et là, la prod m’a tuée. Donc, au bout de deux ans, j’ai arrêté.

Tu étais déjà dans l’optique de vouloir réinventer le monde. J’ai l’impression que c’est un petit peu ce que tu fais.

Un peu, oui.

Donc, on a ce truc de la positive attitude qui suit. Et donc, pour te lancer dans l’entrepreneuriat à proprement parler, tu t’es lancée… avec une formation particulière ou tu y es allé avec le dos de la cuillère et advienne que pourra ?

J’ai fait une formation, un bootcamp chez The Family. Je ne sais pas si tu connais The Family ? C’est où c’était, je ne sais plus comment il faut dire, un incubateur de start-up. À l’époque, il y avait Station F et The Family. D’accord. C’était 700 start-up incubées. Et une des trois associées était une femme. remarqué tout simplement que seulement 5 % des startups qui étaient dans l’incubateur étaient menées par des femmes et elle avait lancé un programme d’accompagnement à l’entrepreneuriat féminin qui s’appelait Gold Up et j’avais fait une des promos juste avant le Covid et ça, ça a été un vrai déclencheur pour moi, tout simplement pour me rendre compte que c’était possible et que ça me donnait envie, que j’en avais envie. Mais sinon, tout le reste, honnêtement, c’est de l’apprentissage tout autodidacte. Alors, bien sûr, je me suis servie de toutes mes compétences acquises pendant 15 ans d’événementiel, qui sont précieuses. La rigueur, l’agition de projet, la créativité, etc. Je m’en suis servie. Mais sinon, à chaque fois que sur ces deux projets entrepreneuriaux, mon meilleur ami s’appelait YouTube !

Oui, donc tu avais quand même un bagage de compétences et une certaine débrouillardise, on va dire.

Voilà, c’est ça.

Et pour te lancer dans le podcast, justement, même question :tu t’es lancée dans une formation avant d’y aller ou tu t’es dit tiens un peu comme moi avec moins de dictaphone ?

Ouais c’est un peu ça… J’ai quand même acheté une formation sur… mince j’ai un trou sur l’école c’était l’école de la créativité de My Little Paris … ça s’appelait… attends je l’ai en autocollant là… Traverse ! C’était une formation en ligne, je crois que c’était 10 vidéos de 10 minutes, ou 8-10 vidéos, ça coûtait 30 balles. Et ça m’avait bien guidée au départ, notamment sur la partie technique. Et ensuite, après, je me suis lancée. J’ai suivi des tutos sur toute la technique, sur le montage, sur le matos à acheter, sur le montage, sur des petits trucs, comment mener une interview, etc. Et puis après, je me suis lancée. Je sautais dans le vide.

Et tu avais déjà un projet de je veux en faire mon métier ou c’était vraiment au début une sorte de passe-temps ?

Je n’avais pas encore vraiment l’idée d’en faire un métier. En revanche, je n’ai pas eu l’opportunité de faire les choses à moitié. Et donc, je savais que si en commençant, je m’attachais, je prenais du plaisir, ça n’allait pas s’arrêter, ça allait continuer et ça allait devenir important. J’étais consciente de ça.

Je me suis un petit peu documentée sur ta personne avant notre entretien. Je ne sais pas si je l’ai lu ou si je l’ai entendu, si tu as déjà exprimé ça sur un autre lieu. Tu disais que tu avais lancé le podcast parce que justement, tu étais à chaque fois à demander comment vous vous êtes rencontrés, etc. Et tu dis tiens, il y a un truc sur l’alchimie de départ d’une relation et donc j’ai envie d’en faire profiter le reste du monde. Donc toujours pareil, la positivité sur le monde, je trouve ça pas mal. Et tu veux bien nous partager un petit peu la genèse de ce projet ?

Ah ben la genèse elle est très simple, j’adore faire la fête dans ma vie, la fête et ma vie sociale ont une place très importante. Et pendant le confinement j’étais très très frustrée en 2020 de ne pas pouvoir faire la fête. Mon mec et moi nous sommes très fêtards, on adore faire la fête ensemble. Et quand les vannes se sont réouvertes et qu’on a pu recommencer à faire la fête, Nous, on s’est engouffrés dans la brèche et on a fait la fête. Et un jour, c’était une fête improvisée, tu sais, après un anniversaire avec les parents d’école, des enfants, des copains des enfants. J’ai reposé cette question dans une soirée à un couple que je ne connaissais pas. Comment vous vous êtes rencontrés ? Et on a passé un super moment dans une cuisine typiquement parisienne, beaucoup trop petite pour le nombre de personnes que nous étions ce soir-là en train de boire, fumer et danser. dans 5 mètres carrés à peu près. Et j’ai adoré ce moment où ils m’ont raconté, tous les deux ensemble. Moi, ça m’a porté. J’ai adoré les regarder le faire. Eux, ça leur a fait plaisir de raconter. Et je suis sortie légèrement éméchée de cette soirée en disant je vais en faire un podcast. Parce que c’était une question que je posais souvent en soirée pour aller à la rencontre des gens, en icebreaker. J’aime bien poser cette question. Ça m’a toujours un peu fascinée. L’amour ayant toujours eu une place hyper importante dans ma vie, voilà, en imaginant ce que… J’ai lancé cette idée un peu comme ça, n’importe quand, n’importe comment. Et puis en y réfléchissant, je me suis dit, en fait, c’est possible. Pourquoi pas ? J’ai cherché, il n’y avait pas de podcast qui existait sur la rencontre. Il y a des podcasts sur la monde, mais pas sur la rencontre. Et donc, j’ai vu un potentiel et je me suis lancée totalement dans cette idée-là.

Et là, c’était parti, on ne t’arrête plus. Donc aujourd’hui, c’est ton métier, ton travail à temps plein. On ne se rend pas vraiment compte du travail qu’il y a derrière un épisode de podcast. Je m’en rends compte maintenant que j’essaie de passer tout doucement de l’autre côté. Toi, à ton niveau d’expérience, deux ans plus tard, pour sortir un épisode de podcast, qu’est-ce que ça représente en termes de travail, en volume horaire ? Vas-y, dis-nous tout.

Alors ça, ça dépend aussi du format que tu as, c’est-à-dire si tu es sur un podcast interview. Si tu es sur un format où tu parles solo, si tu es sur un format choral où tu as plusieurs personnes qui parlent autour d’un plateau, si tu es sur un format documentaire, si tu es sur un format enquête, voilà, tu as plein de formats différents. Donc, je vais te parler de, moi, ce que je connais le mieux, c’est le format interview. Un épisode de podcast, ça représente, une fois que tu as ton concept, que tu sais ce que tu veux dire, comment tu veux le dire, que tu as travaillé ta trame d’interview. Tu commences par chercher des invités. Tu cherches un invité. Donc ça, tu as tout un stade de soit contacter les gens, soit répondre à quelqu’un qui t’a contacté parce qu’il veut passer dans mon podcast, comprendre l’histoire qu’il veut raconter, pourquoi il veut la raconter, en faire un récit chronologique le plus captivant possible. Ensuite, c’est caler dans l’agenda la date de l’enregistrement. Et ça, ça n’a l’air de rien, mais ça prend beaucoup de temps. Et ensuite, c’est enregistrer. Donc, c’est une heure d’enregistrement. Ensuite, c’est envoyer à ma monteuse les pistes son avec des consignes de montage, de coupe éventuellement, d’habillage également. Ensuite, il y a toute une phase de programmation sur l’hébergeur, où là, tu rédiges les contenus, c’est-à-dire le titre de l’épisode, le petit résumé, éventuellement les liens vers lesquels tu renvoies qui ont été abordés dans l’épisode, de sujets qui ont été abordés dans l’épisode. Et après, ça, c’est tout le programme de production, je dirais. Et après, commence le travail de promotion parce qu’un podcast, il peut être génial. Si personne ne le sait, personne ne l’écoutera. Voilà, donc il faut le faire connaître. Et là, il y a un gros travail de promotion sur les réseaux pour acquérir les premiers auditeurs et ensuite faire grossir l’audience et la fidéliser. Et là, je passe beaucoup de temps à créer trois posts Instagram par semaine, sur LinkedIn à faire des posts, à créer des épisodes YouTube, souvent, et… Après, il y a toute une phase pour moi de commercialisation, puisqu’aujourd’hui, Crush a des partenaires et des sponsors. Donc, j’ai toute une phase de démarche commerciale et ensuite de mise en place de partenariats. Donc, grosso modo, un épisode égale une bonne grosse journée de taf parce que je délègue la partie montage. Et tout le reste, c’est de la promo et de la commercialisation.

Et initialement, c’est toi qui faisais le montage ou t’as délégué tout de suite ?

Ouais. Non, non, initialement, je me suis frottée au truc pour comprendre… C’est un truc qui vient de l’événementiel, je pense. Au départ, tu trie des badges et puis après, t’écris des discours, quoi. C’est un peu ça. Du coup, j’ai fait la même chose. Je voulais vraiment mettre les mains dans le cambouis pour comprendre tous les enjeux. Et quand j’ai compris qu’il fallait que je délègue pour pouvoir me consacrer, que ce n’était pas ma valeur ajoutée, qu’il fallait que je me consacre à l’éditorialisation et à la promo, ce qui pour moi est ma valeur ajoutée, j’ai délégué au bout du 30e épisode à peu près.

Tu t’es un petit peu structurée sur le plan juridique ? Tu as monté une société ? Comment tu t’organises ?

Je suis en auto-entreprise pour l’instant, parce que je tiens les plafonds. Ceci dit, ce n’est pas idéal, parce que du coup je ne peux pas déduire de frais. En revanche, c’est très simple à gérer. Ce qui ne veut pas dire que je n’ai pas de temps en temps des majorations URSAFF, parce que je n’ai pas fait les déclarations à temps, évidemment. Mais pour moi, c’était le plus simple. Et j’avais déjà eu une expérience de SASU. Et pour moi, il faudra que j’éclaircisse ça dans les mois à venir. Mais pour moi, la SASU, c’est très lourd en termes de suivi juridique, il faut un comptable. Et donc, c’est des frais mensuels qui partent. Les comptables, ça coûte cher. Les déclarations aux impôts, etc. Et je t’avoue que je n’ai pas… Pour l’instant, l’auto-entreprise me convient bien.

Tu arrives à gagner ta vie convenablement pour ton précédent métier, justement ? Est-ce que tu as retrouvé un niveau de vie équivalent aujourd’hui, deux ans plus tard ?

Alors non, pas du tout ! Alors, l’argent est un… L’argent… L’argent, comment dire ? Attends, je vais te faire une formule. C’est le nerf de la guerre. Et après, on a tous un rapport particulier à l’argent. Moi, j’ai un rapport particulier, c’est que l’argent me stresse. Parler d’argent me stresse, m’angoisse, me rend anxieuse. Et quand je gagnais très bien ma vie dans l’événementiel et que je n’avais pas de soucis, avant que je rencontre mon mec, qu’on ait des enfants et qu’on ait des frais plus importants, je kiffais ma vie, je gagnais super bien ma vie. Je ne me posais jamais la question, j’ai envie d’un truc, je me l’achetais, etc. Vivant à Paris, c’était super. Après, il y a eu forcément une baisse de niveau de vie avec l’arrivée des enfants, l’appart plus grand, etc. Quand tu vis à Paris, les frais sont quand même super élevés. Le niveau de vie, il faut quand même assurer pour vivre un intramuros. Et depuis que j’ai lancé mon podcast, non, financièrement, ce sont des challenges franchement de tous les jours. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, je te dis que je vigne mon podcast, mais je ne fais pas encore suffisamment d’argent pour qu’on soit à égalité avec mon com sur ce qui rentre dans le foyer. D’accord. Donc, c’est lui qui fait plus rentrer d’argent que moi pour l’instant. Et je suis sur un fil en permanence. En fait, je compte mes sous, clairement, parce qu’il faut que je développe… ma clientèle et que je développe les partenaires du podcast. Donc, non, non, c’est pas du tout, du tout évident. Si mon mec n’était pas là, n’avait pas son salaire fixe, régulier, je sais pas. Honnêtement, je suis pas sûre que j’aurais pu faire ça.

Marie-Charlotte : Inspiration(s)

Quelle est ta plus grosse erreur dans la conduite de cette évolution de carrière, enfin de ce changement finalement de carrière, et quels enseignements en as-tu tiré ?

Je crois que la plus grosse erreur, quand j’y repense, c’est de ne pas réussir à contrôler mon tempérament tout feu tout flamme, et d’avoir envie de faire plein de trucs très vite en même temps. D’accord. Plutôt que de structurer, penser, structurer, avoir une planification et agir. en fonction de ce plan. J’ai un caractère très impulsif, très passionné, obsessionnel. Et quand je suis dans une flamme créative, je ne contrôle pas. En tout cas, ce n’est pas ce que j’ai fait au début. Toucher-coller, la marque de fringues que j’avais montée, c’était ça en fait. Je n’ai pas assez pensé, structuré, planifié le truc au départ. Crush, je l’ai beaucoup mieux fait. Et aujourd’hui encore, je me restreins sur pas mal de trucs. Enfin, je me contrôle. J’essaie de maîtriser mes élans. Je pense que tout ça fait avancer finalement. Moi, je ne le vois pas du tout comme un échec ou comme un foirage. Mais par contre, je sais que ça aurait été différent si j’avais un peu plus… stabiliser le truc, stabiliser les actions.

Parce que là, quand tu parles de Crush, ça a l’air d’être plutôt bien cadré dans la façon dont tu expliques ton process. Donc c’est ça finalement, ce que tu as appris de ton erreur, à vraiment cadrer ta créativité tout en ayant des perspectives finalement ?

Oui, puis tu sais en termes de stratégie, de marque, en fait, tout le travail que tu fais au départ de proposition de valeurs, de plateforme de marque, pour comprendre ta mission, ton pourquoi, à qui tu t’adresses, ta cible, etc. il faut absolument le faire et ça je l’ai fait avec Crush et du coup ça m’a permis d’avoir un socle très solide et derrière en fait il faut s’y tenir et pour moi c’est très très dur tu sais il faut se tenir à ta promesse le podcast qui explore la magie des premiers jours des histoires d’amour il faut te tenir à ton identité visuelle il faut se tenir à ta trame à la ligne éditoriale, etc. Parce que si je m’écoute, en fait, moi, je pars, mais dans tous les sens, tu vois. Et donc, cette rigueur, cette discipline, je l’ai apprise effectivement avec le temps et à travers ma première expérience, c’est clair.

Et à contrario, ta plus grande réussite depuis que tu as fait ce changement de carrière professionnelle ?

Je crois que c’est… Il y a deux choses. Je dirais un truc… très personnel qui est d’avoir réussi à trouver une voie dans laquelle je m’affirme telle que je suis et dans laquelle je m’épanouis et aujourd’hui je n’ai jamais autant moi-même que ce que je suis aujourd’hui et vraiment cet épanouissement dans le professionnel mais ça joue aussi sur le perso donc voilà j’ai l’impression d’avoir trouvé un chemin qui me permet vraiment d’être moi-même, ça pour moi c’est hyper précieux Et après, il y a un autre truc que je trouve primordial et que j’arrive de mieux en mieux à faire, c’est le réseau. Pour moi, c’est vraiment la clé dans l’entrepreneuriat, c‘est de réussir à se créer un réseau et à l’entretenir. Et c’est une notion que je n’avais pas du tout, du tout avant, notamment parce que l’événementiel, en fait, le réseau est très petit et tout le monde se connaît. Et c’est comme ça que ça marche, en fait. Et quand j’ai changé de métier, je me suis rendu compte que je n’avais pas de réseau. Pendant ma reconversion, tout le travail de réseau, ça fait cinq ans, il commence à donner des fruits aujourd’hui. Et ça, je suis assez fière parce que je n’en avais pas du tout en partant. Pas du tout. Je sors aussi d’un schéma social familial pour aller vers un autre. Le réseau, pour moi, est la clé pour réussir à faire cette transition. Et je pense que j’y arrive plutôt bien. Donc ça, pour moi, c’est une réussite.

En même temps, en venant de l’événementiel, je pense que tu n’as pas trop de mal à aller vers les autres. J’imagine que le lien social, ça fait partie des vecteurs et des compétences que tu avais dès le départ.

Oui, complètement. Ça a sûrement été un atout. Mais ce n’est pas pareil de travailler pour une boîte et des clients. et d’aller vers les autres pour vendre ça que de te vendre toi-même. C’est très différent pour moi. Tu dois savoir.

C’est une approche différente, c’est sûr. Qu’est-ce qui a été le plus difficile pour toi à concilier pour mener ce projet Crush le podcast ?

Clairement, c’est l’équilibre vie pro-vie perso.

Et parce que du coup, tu travailles de chez toi, donc ton pro est à la maison ?

Oui, mais au-delà de l’aspect matériel, effectivement, je travaille chez moi. Et comme on n’est pas suffisamment riche pour avoir un château à Paris, je travaille dans mon salon. Mais ce n’est pas forcément l’aspect matériel, je dirais plutôt que c’est la question. Plutôt l’engagement émotionnel, l’équilibre émotionnel. Cette envie claire et affirmée d’être présente pour mes enfants, que je vais chercher tous les jours à l’école à 17h30, et je passe du temps après avec eux, pour moi c’est vraiment un projet de vie qu’on a avec mon mec et auquel on se tient depuis leur naissance, depuis 9 ans. De l’autre côté, cet engagement très fort que j’ai dans… dans ce nouveau métier et dans Crush, qui, comme je te le disais, étant une grande passionnée, a des tendances un peu obsessionnelles. Et donc, ça prend beaucoup de place dans ma vie perso, dans mes échanges avec mon chéri, dans, oui aussi, dans l’organisation du temps, des vacances, etc. Mais ce qui est le plus compliqué pour moi, c’est cet espace émotionnel en fait, où j’ai du mal à couper entre les deux, où j’ai envie d’en parler avec mon chéri. Mais si je m’écoute, j’en parle tout le temps, même dans mon sommeil. Et donc, j’ai appris à ne plus le faire et à réserver du temps pour, à me forcer à ne pas parler de ça, etc. Pour moi, c’est très dur.

C’est en voie de progression quand même. Ça a l’air d’être… T’en as pris conscience, c’est déjà pas mal !

Ça progresse. Oui, ça progresse, mais c’est une lutte quasi quotidienne. Une lutte interne.

Quand on a un projet qui nous enthousiasme beaucoup… Moi, j’ai un peu tendance à être tout feu, tout flamme aussi, donc je partage mes problématiques ! Qu’est-ce que tu as gagné à te lancer dans ce projet avec Crush ? Outre l’épanouissement, évidemment.

Outre l’épanouissement ? Non, c’est l’épanouissement. C’est vraiment… Pour moi, c’est une espèce de miracle, je te jure. J’étais tellement coincée dans des trucs avant, coincée dans ce que les autres attendaient de moi, ce que j’imaginais du regard des autres, dans mon histoire personnelle aussi, mon histoire familiale, voilà, tous les mécanismes entre… au sein de ma cellule familiale, mes parents, mes frères, mes sœurs. J’ai vraiment réussi à… C’est peut-être un peu fort ce que je vais dire, mais j’ai un peu l’impression d’être devenue adulte à travers ce projet, à travers Crush. Ce que je n’avais pas réussi à faire jusque-là. Imagine-toi, j’ai quand même 43 ans. Donc, je ne sais pas, j’ai un peu cette image-là, tu vois, une espèce de maturité, d’affirmation de moi qui avait été complètement contrainte avant. J’ai vraiment cette impression d’avoir été dans une boîte un peu fermée pendant toutes ces années et d’avoir réussi à enfin ouvrir le couvercle et sortir de la boîte.

C’est drôle parce que je partage complètement ça. Alors je ne sais pas si c’est à faire avec l’âge, est-ce que c’est la crise de la quarantaine au féminin ? Parce que j’ai rencontré d’autres nanas avec d’autres projets tout aussi en position de chrétien. Et on a tout ce truc à… Entre 35 et 45 ans, il y a quelque chose. On est étriqué, étouffé dans le rôle auquel on s’est astreint, parfois à soi-même, parfois à notre éducation, parfois à notre entourage. Et donc, oui, moi, le blog de la Cheftaine et puis aujourd’hui le podcast, c’est un petit peu la résurgence de tout ça. Et je me retrouve beaucoup dans ce que tu partages aujourd’hui.

Oui, je pense qu’on est nombreuses, mais c’est aussi une histoire de construction sociale. Clairement, c’est-à-dire qu’aujourd’hui, encore beaucoup, nous les femmes, on s’épanouit très facilement dans nos relations émotionnelles, dans nos relations amoureuses, que ce soit nos relations amoureuses, nos relations amicales. Ça prend une grande place pour nous, alors que pour les mecs, c’est moins le cas. Il y a une vraie valorisation de leur carrière, de leur job, de leur activité sportive, de tous les soirs de la semaine et du week-end. Et voilà, ce n’est pas valorisé de la même manière. Et je pense qu’effectivement, avec l’âge, je pense aussi qu’il y a un changement quand même au sein de la société et que c’est en train de bouger. Je pense que tout ça fait qu’effectivement, là, les nanas de notre âge… sont en train de déconstruire ces trucs au fur et à mesure, même s’il y a du boulot et c’est long. Je pense qu’il y a un truc comme ça qui se joue, moi.

Oui, je suis d’accord. Tes perspectives d’avenir avec Crush, tu te vois où dans 5 ans, voire même dans 10 ans ?

J’aimerais bien que Crush existe toujours, quelle que soit la forme que ça prendrait. Tu vois, il y aura sûrement des évolutions, c’est même sûr. Mais j’aimerais bien que Crush soit un des plus gros podcasts français, tout simplement, disons les choses. Et sans doute, j’aimerais produire des… J’aimerais avoir mon… que ce soit devenu un studio pour produire des podcasts sur mon sujet de prédilection qui me passionne, que sont les relations humaines. Je pense que, voilà, un espace où moi, je pourrais exprimer ma créativité. Mes idées, où je pourrais prendre la parole, où ça aura de la valeur et où je pourrais accompagner des marques, des talents, des gens à s’exprimer à travers le podcast. C’est un peu mon idéal pour dans dix ans, je crois.

Quelle est ton héroïne dans l’histoire et pourquoi ? 

Moi j’aime les exploratrices. J’aime les meufs qui sortent justement du rôle de la femme à la maison, dans son petit cocon, à s’occuper de ses enfants. J’aime ces femmes qui prennent des risques, que ce soit en étant des navigatrices en solitaire, qu’elles soient exploratrices à travers des expéditions improbables sur l’Everest, en Antarctique, en Arctique. C’est scientifique, j’adore. J’adore, mais alors du coup, te sortir un nom comme ça, tu me poses une colle, évidemment. Je pourrais te… Je te dirais. Je te dirais.

Quelle faute t’inspire le plus d’indulgence ?

Moi je pense que je suis indulgente. Moi je pense que toutes les fautes méritent de l’indulgence. L’excès de colère, tiens, par exemple. Pas s’il se traduit par des gestes violents, mais quelqu’un qui va par exemple lever la voix pour exprimer un point de vue de façon un peu trop agressive, moi je le comprends. Donc je suis indulgente.

Tu as dû en vivre pas mal avec cette colère dans ton ancien métier, j’imagine. Est-ce que tu as un mantra, une devise, un dicton, ou même une citation qui te motive ou qui te guide au quotidien et que tu aimerais partager ?

Tu vas l’avoir mille fois celle-là, mais pour moi elle est tellement vraie. C’est soit toi-même, les autres sont déjà pris ! Pour moi, ces dix dernières années, l’acceptation de ce mantra qui me fait avancer et la mise en pratique de ce mantra qui me fait avancer.

Que dirais-tu à la femme que tu étais il y a quelques années avant d’amorcer ce changement de vie professionnelle ?

Malgré tout ce qu’on peut te faire croire, Tu as beaucoup de créativité.

Quelle est la chanson qui te motive quand tu as le moral dans les chaussettes ?

Il y en a plein. Moi, tu sais, je suis une fan de karaoké, quoi ! Quand la musique est bonne de Jean-Jacques Goldman.

La Cheftaine, le blog dédié aux femmes du 21ème siècle

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