Il y a quelques temps, une personne de mon entourage m’a dit « mais toi, tu as la bougeotte, on le sent depuis quelques mois ! Tu ne sais pas encore pleinement ce que tu veux, mais tu veux que ça bouge !« . Cette personne a raison. Il y a un je-ne-sais-quoi chez moi qui me donne des boutons, et ce n’est pas lié à mon syndrome de l’imposteur ou de la bonne élève !
Donc aujourd’hui, au moment où ce billet est écrit, quelque part entre le mois de novembre et le mois de décembre 2023, je ne suis pas dans un bon mood. Je manque de bonnes vibrations, je doute beaucoup, sur bien des sujets, je me demande si je suis bien à ma place, et ce au-delà même de la sempiternelle question de la place des femmes dans la société. J’aimerai donc aller au-delà de ma bonne humeur girls only, et te partager un sujet que j’estime sensible, car je suis dans la charnière : je vis ma crise de milieu de vie !
Cette crise a bien des noms : crise de la quarantaine, ménopause, introspection, démon de midi, chamboulement, dérèglement hormonal, burn-out… Sur le principe, il y a un dénominateur commun, qui est qu’à un moment donné, tu ne te sens pas totalement aligné avec certaines valeurs, pas totalement bien dans tes baskets, pas totalement en phase avec ton entourage personnel et/ou professionnel, où tu te poses bien des questions existentielles… Bref, c’est la phase de la loose !
Eh non, ce n’est pas non plus lié à un syndrome prémenstruel !
La crise de milieu de vie : c’est quoi ?
De ce que j’ai pu rechercher et analyser, la crise de milieu de vie, comme son nom l’indique, se situe au milieu de sa vie, aux alentours de la quarantaine. Bon, je suis en plein dedans, j’ai 36 ans, ce qui me laisse dire que j’ai une espérance de vie de 72 ans, youhou !
C’est un concept psychologique qui décrit une période de remise en question et de réévaluation de la vie, qui survient donc généralement au milieu de l’âge adulte, grosso modo entre la trentaine et la cinquantaine. Attention, ce n’est pas une étape inévitable et tout le monde ne traverse pas nécessairement une crise de milieu de vie ! Heureusement d’ailleurs !
Donc, c’est une période de grands chambardements, où on se pose bien trop de questions ! Morceaux choisis, tu as des réflexions sur ta vie (les choix et accomplissements réalisés notamment), avec parfois même des remises en question sur tes objectifs, tes valeurs et tes priorités. Tu peux aussi avoir des insatisfactions et doutes quant à la direction que tu as prise, notamment la réalisation de certains projets, ou sentiment d’épanouissement en berne. Certains dénotent des changements de comportement ou de relations, parfois même inattendus : on connait tous quelqu’un(e) qui a dépensé tout son pognon dans une voiture extrêmement couteuse, qui a changé de mode de vie, d’activité, qui a eu des loisirs curieux, ou qui a changé de conjoint ! Sans parler de l’implication dans des comportements risqués, symptomatiques aussi de cette frénésie (non, essayer les drogues dures à 40 ans pour se sentir vivant, ce n’est pas une bonne idée !).
Autre florilège, des questionnements sur sa propre identité, avec parfois des remises en cause très profonde, je pense à des personnes qui ont révélé une homosexualité tardive par exemple. Il y a aussi des prises de conscience du temps qui passe, avec la réalisation que la moitié de la vie est peut-être déjà écoulée, ce qui peut déclencher une évaluation plus profonde du temps restant et de la manière dont il devrait être vécu.
Bref, si tu es dedans, tu as la réf’, et si ce n’est pas ton cas, tu reconnaitras nécessairement le portrait de quelqu’un !
La crise de milieu de vie : on en fait quoi ?
La quarantaine, c’est aussi un moment où tu es censé être installé dans la vie, que tu as réussi à t’émanciper (un peu) du poids de ton éducation, de l’oppression parentale, et tu es peut-être aussi toi-même parent… C’est un âge pivot, tu es (en théorie) pleinement adulte, et tout peut se bousculer !
J’ai demandé à chat GPT comment bien vivre sa crise de milieu de vie, et il m’a donné des conseils dignes des meilleurs magazine féminin à la saison des régimes ! En gros, il faut “accepter ses émotions”, “réfléchir dans ses valeurs et objectifs”, “s’ouvrir au changement”, “investir dans son bien-être physique”, ou encore “cultiver de nouvelles passions”. Oui je suis totalement d’accord avec ce que tu es en train de te dire, une ribambelle de conseils de M***E !
Bon, l’intelligence artificielle finit tout de même par botter en touche, et dire “rappelez-vous que chacun vit la crise de milieu de vie de manière unique. Prenez le temps dont vous avez besoin pour explorer cette période de transition et n’hésitez pas à demander du soutien si nécessaire. Le soutien extérieur peut offrir des perspectives nouvelles et constructives. ” ! La bonne blague : IA 0 – névroses 1 !
J’aurais tendance à te dire qu’il faut s’accrocher à voir le verre à moitié plein, et pas à moitié vide. Si tu as le luxe de pouvoir te poser des questions existentielles sur le sens de la vie, c’est que tu as une vie assez riche, au sens propre comme au sens figuré. Quand tu es vraiment dans des considérations bien plus graves, je pense à des problématiques de santé ou difficultés financières et sociales, tu n’as pas de temps à consacrer à ces problèmes.
Donc finalement, si tu vis / subis une crise de milieu de vie, c’est que tout ne va peut-être pas si mal pour toi, non ?! On se console comme on peut !
La crise de milieu de vie : on en sort comment ?
Et bien je n’en ai pas la moindre idée !
A titre personnel, j’ai lancé un blog, je me suis mise à écrire un premier roman, j’ai commencé le deuxième, j’ai repris une activité sportive plus intense, et l’idée de rester enfermée chez moi à ne rien faire m’angoisse ! J’ai constamment besoin de me lancer dans quelque chose, d’avoir des projets, d’aller de l’avant, de rencontrer du monde… L’immobilisme me fait terriblement peur, et les gens qui s’y complaisent me rebutent.
Je ressens aussi le besoin de regarder en arrière, et j’ai même tenté de renouer avec le passé, pour mettre mon présent en ordre. Résultat des courses, alors oui je suis en paix avec moi-même, mais ça remue bien des choses, et ça mets quand même le bordel sur le plan émotionnel ! Bref, vivement la soixantaine !
Je n’ai donc pas la réponse à cette question, je n’ai d’ailleurs aucune piste pour en sortir, mais saches que tu n’es pas seul(e), que nous sommes des millions, des millions de couillons à nous poser des questions sur le sens de nos vies, et à vouloir tout démolir !
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Dans mon entourage, j’ai trois exemples de “symptômes” différents : j’ai une personne qui a voulu avoir un quatrième enfant juste avant ses 40 ans, une autre qui a décidé de monter une société, puis de lancer un projet de franchise, et une dernière qui a carrément rencontré une autre femme et a pris la poudre d’escampette. Trois personnes distinctes, mais une même cause, la crise de milieu de vie.
Le plus difficile reste probablement le poids de la culpabilité : tu sais que tu ne vas pas bien, tu ne sais pas pourquoi, tu ne sais pas comment en sortir, et tu culpabilises d’embarquer tes proches dans tout ça… Ne reste pas à te morfondre seul(e), lance le dialogue avec autrui. Se sentir moins seul, ça aide déjà beaucoup !
A l’avenir, s’il n’y a qu’une seule chose à retenir c’est de ne pas juger : ce sera peut être ton tour demain !
Enjoy !