Au moment où j’écris cet article, au moment où je ne sais pas trop par quoi commencer, ma plateforme de streaming préférée me passe Mylène Farmer « Libertine » ! Coïncidence ? Je ne crois pas…
Pile au moment où je veux te parler de sexisme ordinaire, les paroles de Mylène raisonnent dans mes oreilles ! « Je suis libertine, je suis une catin » ! Quoi de plus fort que ces quelques mots pour illustrer la thématique du jour ?!
Pour la petite histoire, je me note mes idées d’articles et thématiques qui me viennent ici et là, dans l’application dédiée de mon téléphone. Je te fais d’ailleurs un aveu, cet objet est le prolongement direct de mon bras… Là où les hommes vérifient si leur pénis est bien en place 1000 fois par jour, moi je fais de même avec mon téléphone ! Bref, passons !
Donc, j’ai noté « sexisme ordinaire », dans les idées d’articles, mais je ne sais pas du tout de quoi je voulais te parler… Et puis Mylène est apparue, et a fluidifié le flow de mes pensées ! Ne jamais, JAMAIS, sous-estimer le pouvoir de Mylène !
Ensemble, nous avons déjà évoquée la question de la maternité, de la charge mentale, de la contraception, ou encore du désir de ne pas avoir d’enfant pour une femme. Sans oublier, la masculinité toxique of course ! Et bien tous ces sujets tournent autour d’une seule et même thématique : le sexisme ordinaire !
Mais non, ne te mets pas en PLS, c’est facile tu vas voir !
Le sexisme ordinaire : c’est quoi cette affaire encore ?
Le sexisme ordinaire fait référence à des attitudes, des croyances, des comportements ou des pratiques qui perpétuent la discrimination fondée sur le sexe de manière, mais de manière subtile, souvent inconsciemment. A la différence du sexisme flagrant, qui est ouvertement discriminatoire, le sexisme ordinaire est plus insidieux et peut être intégré dans des normes culturelles, des interactions sociales et des structures institutionnelles.
L’un des aspects les plus répandus du sexisme ordinaire réside donc dans les stéréotypes de genre qui persistent dans notre société. Les attentes traditionnelles quant aux rôles attribués aux hommes et aux femmes se traduisent souvent dans des phrases apparemment inoffensives comme « les femmes sont naturellement plus douées pour les soins » ou « les hommes ne pleurent pas« . Avec la promotion de stéréotypes de genre, nous contribuons involontairement à une vision limitée des possibilités individuelles.
OK, maintenant que la définition générale est posée, on parle de quoi concrètement ? De toutes les choses du quotidien pardi ! Sous couvert de bienveillance, ça déborde parfois de trop… Les stéréotypes de genre sur certains métiers, sur certaines attitudes, sur certains vêtements… Combien de fois as-tu entendu « si elle s’est fait peloter, c’est bien normal, t’as vu la tenue qu’elle portait…« , ou encore « Bonjour Mademoiselle« , alors que la nénette elle a juste mis une robe et qu’elle a l’âge d’être ta mère ! C’est précisément ça le concept de sexisme ordinaire !
Donc, comme son nom l’indique, ce sont des petites phrases du quotidien, des clichés, des sarcasmes, des non-dits, des stéréotypes… Le tout bien ancré dans l’inconscient collectif !
Tu as aussi les micro agressions, ces commentaires ou comportements qui semblent insignifiants mais qui peuvent être profondément offensants, qui sont une autre manifestation courante du sexisme ordinaire. Des expressions apparemment anodines comme « c’est surprenant, tu es vraiment douée pour une femme« , ou « il ne te manque plus qu’un pénis, et on serait de bons potes« , et encore, lorsqu’on complimente une femme politique pour sa nouvelle coiffure en pleine interview, alors qu’on ne l’aurait pas fait pour un homologue masculin… peuvent renforcer l’idée que les femmes doivent constamment prouver leurs compétences, contribuant ainsi à un climat défavorable.
Autre fléau lié, l’objectivisation, qui réduit les individus à leur apparence physique. Les médias, la publicité et même nos interactions sociales quotidiennes, peuvent involontairement contribuer à cette tendance. Tiens, je t’ai fait la blague pour Halloween, mais elle marche aussi à Noël ! Fais le test suivant dans Google, tu tapes « costume père Noël« , et tu auras une ribambelle de choses sur ce vieux Monsieur rondouillard habillé en rouge. Ensuite, fais la même choses en tapant « costume mère Noël« , tu constateras que la dame en question, elle doit rudement avoir froid si légèrement vêtue au Pôle Nord !
Un petit bonus sur la route du sexisme ordinaire, avec les inégalités au travail ! Dans le monde professionnel, cela se manifeste aussi avec des inégalités salariales persistantes entre les sexes et des opportunités d’avancement inégales. Je peux t’assurer avoir déjà entendu « elle n’a pas besoin d’augmentation, son mari gagne bien sa vie » ! WTF !
Le sexisme ordinaire : c’est une fatalité ?
Eh bien non ma pauvre Lucette !
Il faut un véritable effort CONSCIENT et COLLECTIF ! La bonne nouvelle, c’est que nous sommes en bonne voie ! Depuis le mouvement me too, des comportements curieux d’hier n’ont plus légion, et c’est tant mieux ! Tout part de là, de l’éducation et de la sensibilisation.
Il bon aussi d’encourager et de mettre en avant des modèles positifs, qu’il s’agisse de figures publiques, de dirigeants ou de personnes de la vie quotidienne, qui défient les rôles de genre traditionnels peuvent contribuer à changer les perceptions. Et qu’est-ce qu’elle ici fait bibi ? Ton éducation pardi !
Point crucial également : il faut intégrer les hommes dans ce débat ! La lutte contre le sexisme ne concerne pas seulement les femmes, mais toute la société. On ne peut pas tourner le dos à la moitié de l’humanité ! A mon sens, et au sens du Larouse d’ailleurs, le féminisme est un « courant de pensée et mouvement politique, social et culturel en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes« . Tout est dit, un homme peut être féministe ! Je suis d’ailleurs très contente de recevoir des messages d’encouragements de la part d’hommes dans mon audience. Messieurs, soyez les bienvenues ! Promouvoir une culture du respect mutuel est essentiel.
Les choses progressent dans le bon sens, mais il y a encore bien des casseroles qui trainent derrières… Et parfois, le sexisme ordinaire est véhiculé par les femmes elles-mêmes ! Entre les jugements de valeur, les croyances limitantes, les peurs du qu’en dira-t-on, ou tout simplement la peur de l’échec, on souffre d’un cruel manque d’estime de soi dans la sororité !
Lucette, arrête de te soucier de ta voisine, et vis ta meilleure vie ! Fais comme Mylène, et chante !
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En 1983, Françoise Giroud, femme politique française, disait alors « La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente« . C’est une phrase puissante sur le sexisme ordinaire, mais criante de vérité !
Allez, pense à mettre des chaussettes avec ton costume de mère noël, sinon tu vas attraper froid !
Enjoy !