Etre une femme et ne pas vouloir d’enfant : le tabou absolu ?!

Femme refusant la maternité

Ah l’éternelle question à 10 000 dollars !

Depuis la nuit des temps, les hommes ont voulu posséder le corps des femmes. Si tu as fait un peu de catéchisme, tu sais que ça remonte à la Bible cette affaire, puisqu’on t’apprend que Eve a été façonnée avec une côte d’Adam ! Et ensuite, combien de femmes ont été la « possession » d’un homme, jusqu’à renier leur existence ? Combien de fois les hommes ont débattues au sujet du corps des femmes sans les inviter dans la conversation ? Encore aujourd’hui, le droit des femmes à disposer de leur corps n’est même pas assuré sur tout le territoire de la première puissance économique mondiale !

Et puis, dans la littérature, il y a aussi la projection masculine sur la vie et le corps des femmes. Je te cite deux exemples qui vont certainement te parler : Emma BOVARY et Anna KARENINE. Ces deux femmes ont un point commun, elles ont été créées de toute pièce par un homme, respectivement FLAUBERT et TOLSTOÏ, qui mettent en exergue leur vie déchue, leur désenchantement et leurs sacrifices pour l’amour, tel qu’eux l’imaginent ! Mais dans la vraie vie d’une femme, Emma BOVARY sera-t-elle aussi « nian nian » et candide ? Et Anna KARENINE serait-elle aussi inconséquente et si sotte ?!

Eh bien, en vérité Messieurs, nous les femmes ne sommes pas aussi gauches que vous voulez bien nous dépeindre ! Nous avons une voix, forte et claire, et nous ne voulons pas nous résigner à la vie bien tracée que d’aucuns nous imposent.

La question de la maternité, et de la possession du ventre de la femme, est aussi au cœur du débat depuis la nuit des temps. Pourtant, bon nombre de femmes deviennent mères sans s’épanouir, et aujourd’hui, bon nombre de femmes osent dire qu’elles ne veulent pas devenir mères.

Refus de maternité : la caricature de la femme !

Réfléchis un instant à la représentation des femmes sans enfants dans les médias et la culture populaire :

  • La femme incapable de s’occuper d’elle-même = les femmes « folles », au sens pathologique du terme. Exemple pop culture: film Le Bal des Folles
  • La femme mauvaise = les méchantes sorcières, qui vivent seules et isolées, et qui n’ont que des objectifs futiles en tête. Exemple pop culture: la méchante Reine dans Blanche Neige.
  • La femme carriériste = les femmes égoïstes qui refusent leur rôle biologique, parce qu’elles veulent une carrière professionnelle (sous-entendu « comme les hommes » !). Exemple concret : Jennifer Aniston, Cameron Diaz ou encore Mary J. Blige, trois artistes féminines qui ont régulièrement été sommées de s’expliquer sur leur absence de maternité. Maintenant qu’elles arrivent à la ménopause, on commence à leur lâcher la grappe !

Dans ces trois situations, on te dépeint TOUJOURS que cette absence de maternité est curieuse, pour ne pas dire anormale !

Léo Di Caprio champagne

Bizarrement, un homme qui n’a pas d’enfants n’est pas autant décrié ! Par exemple, Georges Clooney, il n’est devenu père qu’à 56 ans, et sa vie d’éternel célibataire sans attache n’était pas un problème. Et dois-je te parler de Léonardo Di Caprio ? lui a-t-on demandé ne serait-ce qu’une fois pourquoi il n’avait pas d’enfants ?

Et pourquoi est-il incapable de nouer une relation avec une femme de plus de 25 ans ?!

Refus de maternité pour une femme : une justification permanente !

Je pense qu’une femme qui ne veut pas avoir d’enfants n’a pas à se justifier. J’ai d’ailleurs fait partie de cette catégorie de femmes pendant longtemps, et cette question de « pourquoi tu n’as pas d’enfants » m’étouffait. Rassure-toi, je n’ai pas cédé à une quelconque pression pour finalement enfanter, je l’ai aussi fait par envie, et c’est aussi par choix que je ne veux pas d’autres enfants, et cela me regarde.

Ras-le-bol !

Les raisons de ne pas vouloir d’enfants sont multiples, et je trouve déplorable de devoir en chercher des explications. Nous sommes près de 8 milliards d’habitants sur terre, et lorsque j’étais au collège, il y a plus de 20 ans, on m’enseignait que nous étions 6 milliards ! En moins de 25 ans, la population terrestre a augmenté d’un tiers ! Donc l’argument de la survie de l’espèce humaine est plus que désuet pour imposer la maternité à une femme !

Refus de maternité : mon corps, ma vie, mes choix !

Nous les femmes, nous voulons prendre des décisions éclairées concernant notre propre vie et notre propre corps. Le choix de ne pas devenir mère peut découler d’un désir d’autonomie, de poursuivre des objectifs personnels ou professionnels, de préserver notre bien-être émotionnel et mental, de sentiments purement égoïstes, de peur de l’inconnue, de choix de santé, de préoccupations environnementales, de choix économiques, d’une remise en question du patriarcat… Finalement, la raison importe peu, chacune a le droit de vivre comme elle l’entend, sans avoir besoin de se justifier !

Il y a tant de pressions sociales qui nous étouffent, et tous ces codes de genre, qui peuvent conduire à l’attente que les femmes deviennent mères. Oui parce qu’une fois que tu deviens mère, tu dois en plus être LA MÈRE PARFAITE ! Donc oui, il est évident que cette vie ne fasse pas rêver !

On en a gros ! Alors messieurs, je vais vous apprendre une de bonne : une femme n’a pas besoin de procréer pour s’épanouir et s’accomplir. Il y a d’ailleurs des alternatives à l’idée que l’on se fait de la maternité traditionnelle, et surtout de la maternité biologique. Une femme peut s’impliquer dans différentes formes de participation à la vie des enfants et des jeunes, telles que le mentorat, l’enseignement, le tutorat, l’adoption, l’investissement associatif, la co-éducation d’un neveu ou d’une nièce, etc.

Maternité sous pression : les langues se délient !

Il arrive bien plus souvent qu’on ne le croit, qu’une femme se conforme aux attentes de son sexe, et enfante sans grande conviction. Si tu remets en perspective, selon toi, qu’est-ce qui se passe quand on fait les choses à reculons ?! Eh oui, c’est la cata… la cata… la catastrophe !

Bah oui, tu te retrouves avec une mère en souffrance, un môme qui n’a rien demandé qui paye les pots cassés, et un effet cocktail sensationnel qui fait le bonheur des thérapeutes.

Ça peut aussi bien se passer pour les enfants, mais la santé mentale de la femme regrettant sa maternité est bousculée. Une femme qui devient mère contre sa volonté, ou bien qui regrette ce choix, peut ressentir un large éventail d’émotions, notamment du regret, de la frustration, de la tristesse et de la détresse.

Libérée, délivréeDes femmes courageuses ont pris position, et se sont exprimées publiquement sur ce choix regretté de la maternité. En France, je citerai l’actrice Anémone, disparue il y a quelques années, et dont une interview m’avait particulièrement touchée. Elle expliquait ainsi ses sentiments mitigés et son regret d’être devenue mère, qu’elle n’avait pas été une mère traditionnelle et qu’elle avait ressenti beaucoup des conflits intérieurs en tant que parent. Sa franchise et sa sincérité étaient très touchantes, et je pense qu’elle a contribué à briser des tabous entourant les expériences de maternité complexes.

***

Le progrès social passe par une évolution des façons de penser. L’espèce humaine n’est pas en danger, la femme qui n’enfante pas n’est pas une tarée, tout comme l’homme d’ailleurs, il est donc important de respecter et de soutenir la diversité des choix de vie.

Alors, la prochaine fois que tu entendras « machin n’a pas d’enfant, elle a 35 ans, il serait temps qu’elle s’y mette »… nianiania… Fais-moi plaisir, et remets tout le décor en place please !

Enjoy !

 

 

La Cheftaine, le blog dédié aux femmes du 21ème siècle

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