C’est la rentrée ! Alors, si tu es chanceuse, tu as pu te reposer un peu cet été (oui, aller à la plage avec tes enfants s’appelle des vacances en famille, et c’est considéré comme du repos, même si tu n’as pas pu te poser 10 minutes !), tu as perdu 3 jours et possiblement un rein dans les achats de fournitures scolaires (eh oui, le cahier A4 spirale, petits carreaux 92 pages et demie, c’est d’une importance cruciale pour l’avenir de ta progéniture)… Tu es donc d’attaque pour ce mois de septembre riche en rebondissements !
Tout ce petit monde a donc repris le chemin de l’école, et te voilà soulagée de retrouver ta petite routine de période scolaire… Mais tu oublies un point essentiel… Je te préviens tout de suite, c’est un article sarcastique destiné aux Cheftaines de famille, qui ont à leur charge au moins un enfant, qui savent que… septembre rime avec reprise des activités extrascolaires !
Parce que figure-toi, que le fossé de l’inégalité femmes-hommes se creuse aussi dans ce domaine !
Le choix de l’activité extrascolaire : vecteur d’inégalités !
Que celle qui n’a jamais passé des heures sur les réseaux pour trouver LA BONNE IDÉE jette la première pierre ! Mais oui, tu sais, l’activité à la fois ludique, récréative, sportive, épanouissante, vectrice de lien social… qui fera de ta progéniture l’avenir de la nation, et qui confortera sa réussite sociale et tous les espoirs qui tu places en elle ! Bah oui, le choix de l’activité, dès le départ, c’est vecteur d’inégalité.
Inégalités sociales d’une part, parce que tout le monde ne peut pas financer ce type d’activités. Certains dispositifs existent, et permettent d’encourager les pratiques, mais ce n’est pas la norme. Aussi, tu te retrouves avec des activités dites parfois élitistes, et d’autres du ressort de la plèbe ! C’est moche, mais c’est comme ça, la mixité sociale, c’est un beau concept que nous sortent les politiques, mais dans la vraie vie, c’est clairement deux salles, deux ambiances. Donc selon la pratique extrascolaire, dès le départ, mini-toi est déjà mis dans une case.
Inégalités sexuelles d’autre part, parce que tu entends encore grossièrement aujourd’hui « ça, c’est pour les filles », ou encore « ça, c’est pour les garçons ». Bah oui, une fille ça fait de la danse/gym/natation synchronisée, et un garçon, ça fait du rugby/foot/parachutisme ! Je caricature à peine ! Regarde-moi, derrière mon écran et mon étendard d’émancipation de la femme, devine à quelle activité je vais inscrire ma fille cette année ? Un indice, ce n’est pas la lutte gréco-romaine ! Encore une fois, le poids de notre éducation et des codes du genre nous pèsent lourdement quand il s’agit de faire des choix de vie.
Alors si toi aussi, cher parent en quête d’épanouissement de ton enfant, tu inversais la vapeur ? En réalité, mini-toi a très peu de chance de devenir danseur(se) étoile, prochain(e) ballon d’or, ou futur maître de sa discipline… Finalement, il te faut juste chercher un truc qui va l’occuper un peu, qu’il appréciera beaucoup, et dans lequel il apprendra deux ou trois choses utiles dans la vie. Donc on souffle, on se détend, et on va au-delà des clichés !
Et puis si comme moi, ta progéniture s’imagine être la prochaine Beyoncé, bon courage !
La navette de l’activité extrascolaire : c’est maman qui s’y colle !
Autre point crucial dans les activités extrascolaires, particulièrement lorsque :
a) ton enfant n’est pas encore autonome (non, ce n’est pas parce qu’il ne porte plus de couches que tu peux le déposer à l’abribus tout seul!)
Et b) lorsque tu vis en dehors d’une ville / agglomération avec un bon réseau de transports en commun (oui si la première activité humaine est à 20km, ton gosse a beau être autonome, ça fait un loin à pied !),
Il faudra donc l’y conduire…
Et là, curieusement, on en revient à la charge mentale et à la juste répartition des tâches dans le couple. Bah oui bécasse, qui va devoir s’organiser pour l’y conduire dans 3 cas sur 4 ? Maman pardi !
Regarde un peu autour de toi : sur 10 mamans d’enfants de moins de 12 ans, combien ne travaillent pas, totalement ou partiellement, le mercredi ? Ou sont en télétravail spécialement ce jour-là ? Combien jonglent avec les plannings de leurs bambins les soirs et weekends (oui parce qu’en bonus, selon l’activité choisie, tu as aussi le bonheur de connaitre les tournois et compétitions les weekends, et parfois même, si tu as de la chance, les jours fériés !). Autour de moi, elles sont huit ! Et sur ces huit, je dirai que quatre ont fait ce choix par dépit. Pas besoin d’être à l’INSEE pour sortir des statistiques relativement fiables !
En ce qui me concerne, j’ai de la chance, j’ai un super duo papy-mamie du mercredi ! Mais je me suis aussi interrogée à réorganiser mon planning ce jour-là, pour faire la navette. Et tu crois que mon conjoint s’est posé ce type de question ?! Je te donne un indice : lequel de nous deux a ouvert un blog pour râler sur l’autre sous couvert d’anonymat ?!
La pratique de l’activité extrascolaire : c’est trop la pression !
Les activités extrascolaires te rajoutent donc plusieurs poids supplémentaires : choisir la bonne activité, qui plaira à ton marmot, qui ne te coutera pas ton deuxième rein (bah oui, n’oublie pas les fournitures scolaires !), qui sera un atout pour lui, un espace d’apprentissage, sans oublier la gestion du planning, du transport, la tenue… AHAHAHAHAHA ! Non, mais en vérité vraie, c’est trop la pression !
En résumé, tu viens de te farcir deux mois d’été à faire ton possible pour trouver de quoi occuper tes gamins tous les jours, puis tu t’es coltinée toute l’organisation et la gestion des vacances familiales – sous réserve d’en avoir pris bien sûr, sinon tu as dû encore plus jongler pour faire garder ta marmaille ! –, non contente de les larguer devant la porte de l’école, tu te rajoutes une nouvelle pression de dingue pour trouver THE activité ?!? Comme dirait l’autre « non, mais allô quoi » !!! Rien que de penser au mois de septembre, j’ai des boutons !
Mais pourquoi nous infligeons-nous tout ça ?! L’axe de la Terra va-t-il changer ? Bah non en fait ! Alors, souffle, va te promener au forum de rentrée du coin, et choisis SANS CULPABILITÉ, quelque chose qui plait à ton petiot, mais qui ne soit pas non plus un nouveau caillou dans ta chaussure.
De toute façon, comme le dit si bien ma mère « les enfants sont ingrats » !
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Ah, t’écrire cette chronique de rentrée m’a fait un bien fou ! Je t’avais prévenu que ce serait sarcastique ! Mais sois tranquille, une fois que ta routine de rentrée sera mise en place, dès le mois d’octobre, tu recevras les catalogues de Noël, nouvelle pression et charge mentale en perspective !
Enjoy !