Masculinité toxique

Aujourd’hui, 20 novembre, c’est l’anniversaire de ma sœur. Le jour idéal pour te parler de masculinité toxique ! Non je blague, en vrai ça n’a aucun rapport, quoique, je pense qu’elle aussi a dû se frotter à ce concept dans sa jeune vie (eh oui ma vieille, à 34 ans tu es encore jeune et fraiche, même si ton fessier commence à descendre ! Joyeux anniversaire !).

Par le passé, je t’ai parlé de charge mentale, de retraite au féminin, ou encore de la contraception. Ces trois thématiques ont un dénominateur commun : les inégalités femmes-hommes. La masculinité toxique se pose là, au-milieu, pour désigner des comportements, des attitudes, des normes restrictives associés à la notion traditionnelle de masculinité, qui sont préjudiciables à la santé mentale, aux relations interpersonnelles et à l’égalité des genres. En gros, c’est le fait que les bonhommes sont tellement élevés pour être supérieurs, qu’ils nous pourrissent grave l’ambiance !

Alors que se cache-t-il derrière ce concept pseudo-scientifique ? Et puis pourquoi j’ai envie de t’en parler ? Mais surtout, comment se débarrasse-t-on de tout ce bazar ? Autant de questions qui méritent une enquête approfondie de La Cheftaine Reporter !

Fantomette

 

La masculinité toxique : définition générale

La masculinité toxique englobe un ensemble de normes sociales restrictives et de stéréotypes, qui définissent comment les hommes devraient se comporter, se conformant à un modèle d’homme idéalisé. Par voie de conséquence, ce diktat au masculin rejaillit dans toute la société. Trêve de grandes notions, voilà quelques exemples pratiques…

Les hommes sont souvent encouragés à réprimer leurs émotions, en particulier celles considérées comme « faibles » ou « féminines« , comme la tristesse, la peur ou la vulnérabilité. Moralité, un homme qui exprime ses émotions est considéré comme un gars trop sensible, et ne renvoie pas l’image de quelqu’un de sûr de lui. A l’inverse, la femme a besoin de la sacrosainte protection de l’homme, parce qu’elle est si émotive et si fragile ! Cette répression émotionnelle peut entraîner des problèmes de santé mentale et des difficultés relationnelles, évidemment !

La masculinité toxique valorise souvent l’agressivité et la domination comme des traits masculins souhaitables. Cela peut se manifester par des comportements violents, du harcèlement ou des attitudes de supériorité envers les femmes. On a toutes et tous connu ce gars qui vocifère des paroles agressives à la moindre contrariée, qui traite tout ceux qui sont en désaccord de C**S ou d’EN***E, et qui, en bonus, pense que sa femme a trop de chance de l’avoir dans sa vie ! Oui, je caricature, mais à peine, avoue que tu connais quelqu’un comme ça ! 

La masculinité toxique engendre aussi les hommes à être excessivement compétitifs, à chercher constamment à prouver leur valeur et leur virilité. Je revois encore la scène du film Le Loup de Wall Street, celle où l’équipe atteint ses objectifs, et que le meilleur vendeur a droit à une super fiesta orgiaque… Bah c’est ça les comportements excessivement compétitif ! C’est un environnement de travail qui met VOLONTAIREMENT en compétition les collaborateurs, cela peut créer des relations tendues et un environnement de travail toxique, of course.

Dans le même ordre d’idée, la masculinité toxique met en avant les stéréotypes de genre traditionnels, tels que la croyance que les hommes doivent être forts, indépendants et dominants… Nia nia nia… Et puis donc à l’opposé, les femmes doivent être protégées par leur homme, qui n’en est pas un s’il n’est pas capable de le faire… Et puis toutes ces S***PES qui n’ont pas besoin d’un homme et qui vivent leur meilleure vie, pour qui elles se prennent… Ah oui, tu en connais un aussi comme ça, avoue !

Dans le trio de tête, la masculinité toxique peut aussi encourager une attitude d’objectification envers les femmes, les considérant principalement comme des objets sexuels plutôt que des individus dignes de respect et d’égalité. La femme objet, avec tous les codes du genre dans les milliers de clips, de films « de bonhommes », etc. Le Loup de Wall Street est encore pas mal comme illustration, regarde ce film, tu y retrouveras tous les codes de la masculinité toxique !

Autre point fort de la masculinité toxique, celui lié à l’homophobie et à la misogynie, car elle repose sur l’idée que toute déviation par rapport aux normes traditionnelles de masculinité est inacceptable. Bah oui, toutes ces « tapettes » qui travaillent dans la mode, ces « pédés » qui font de la danse, ou encore ces « camionneuses » qui travaillent dans le BTP !

Gagnant du trio de tête de la masculinité toxique, à mon sens, la pression pour la performance sexuelle ! La pression pour performer sexuellement de manière conforme aux stéréotypes de virilité, les codes du genre de comment un couple doit faire l’amour, comment un homme doit performer et un femme gentiment recevoir… Bonjour l’ambiance ! Et tous ces clichés ont la dent dure !

Je tiens cependant à nuancer un peu : la masculinité toxique n’est pas une caractéristique intrinsèque des hommes, mais plutôt un ensemble de normes sociales et culturelles qui peuvent être déconstruites et remises en question. Heureusement d’ailleurs ! De plus en plus, la société s’efforce de promouvoir une masculinité plus positive, qui encourage l’authenticité, l’empathie, l’égalité des genres et une plus grande diversité dans les rôles masculins. D’ailleurs, les femmes aussi transmettent ces stéréotypes de masculinité toxique !

A mon sens, la remise en question de la masculinité toxique est un élément clé dans la lutte pour l’égalité des genres et le bien-être des hommes et des femmes. Moins de pression, c’est bien pour tout le monde, non ?

Le loup de wall street

La masculinité toxique : comment on s’en débarrasse ?

Si tu es autant féru d’histoire que moi, tu sais que la Révolution française, ce n’est pas juste 1789, mais plusieurs années, même décennies derrières, d’évolution et de progression sociale. Et bien, se débarrasser de la masculinité toxique c’est pareil ! C’est un processus complexe et continu, qui nécessite un engagement personnel, sociétal et culturel.

Le premier pas, essentiel, c’est l’éducation ! On en revient toujours au même, mais les valeurs transmises dès le départ aux plus jeunes, conditionneront toute leur vie. Il faut éduquer et sensibiliser sur la masculinité toxique, ses origines et ses conséquences. La sensibilisation est essentielle pour reconnaître ces schémas de comportement et d’attitudes. Il faut aussi remettre en question les normes de genre, et remettre en cause les normes traditionnelles de masculinité et de féminité. Ne pas réduire les individus à des stéréotypes de genre, c’est déjà un bon début ! Alors oui, ça te fait sourire sur les catalogues de Noël, de voir les garçons jouer à la poupée et les filles avec des tractopelles, tu trouves peut-être ça même un peu gros, mais c’est parce que tu ressens tout le poids de ton éducation ! Il faut banaliser cela dès le plus jeune âge. La charge mentale des femmes est aussi une conséquence indirecte de la masculinité toxique d’ailleurs !

L’éducation doit aussi promouvoir les notions de consentement et de respect. On le voit aujourd’hui dans les débats sur les problématiques d’harcèlement scolaire, mais aussi avec les travaux de lutte contre l’inceste, les violences conjugales, ou encore le difficile film Le Consentement, adaptant le livre du même nom de Vanessa Springora. Il faut enseigner et éduquer dès le plus jeune âge sur l’importance du consentement, du respect et de l’égalité des genres dans les relations de couple, mais aussi sur l’empathie et la notion d’emprise. Il faut donner les clés aux plus jeunes, pour qu’ils puissent faire les bons choix.

Dans le même ordre d’idée, il faudrait aussi sans doute, encourager la libre expression des émotions. Les hommes ont le droit d’être vulnérables, d’exprimer leur tristesse, leur peur et leur affection, sans que ça ne pose de problèmes ou ne remette en cause leur personne. Il n’y a aucune honte à faire part de ses failles à un moment donné, nous sommes tous des êtres humains, et ce n’est pas dévalorisant, c’est même très sain d’être suffisamment à l’aise pour se confier justement. La lutte contre les stéréotypes de genre passe aussi dans les médias. Il faudrait soutenir et encourager les initiatives qui remettent en question les stéréotypes de genre et représentent des modèles masculins plus positifs et diversifiés. Donc c’est très bien ces entreprises qui cassent les codes du management de papy !

Il est important de comprendre que la déconstruction de la masculinité toxique est un processus continu, et il peut être difficile. Il peut y avoir des résistances de la part de ceux qui sont profondément enracinés dans ces normes. Cependant, un changement culturel est possible grâce à l’effort collectif de remise en question des normes nocives et à l’adoption de comportements plus positifs, égalitaires et authentiques.

J’entends encore souvent aujourd’hui « on ne peut plus rien dire de nos jours » : mais en fait si, on peut tout dire, mais il faut juste prendre conscience de ce que l’on dit ! Quand un homme te dit « vous êtes charmante Mademoiselle« , alors que tu es là pour négocier un contrat à 6 chiffres et que tu es loin de la jeune fille en fleur, ce n’est pas banal. C’est te renvoyer ET à ta féminité ET à la fragilité qu’elle projette. En quoi cela fait-il avancer le schmilblick ? Aurait-il tenu ces mêmes propos introductifs à un homologue masculin ? Prise de conscience !

Prise de conscience

***

Avant de faire ces quelques petites recherches, j’avais, moi-aussi, des idées bien arrêtées sur la masculinité toxique. Qu’on le veuille ou non, on a, toutes et tous, été confrontés, et même plus d’une fois, à un comportement qui relève de la masculinité toxique, que ce soit dans le milieu personnel ou professionnel.

Je n’échappe pas à la règle. Sur le plan perso, je ne compte plus les fois où j’ai entendu « fais pas ta fillette« , « elle a besoin d’un homme pour prendre soin d’elle« , « son mec doit pas savoir la B**SER« , ou encore « un mari ça doit gagner plus que sa femme » ! Et sur le plan pro, il y a aussi le florilège, que ce soit un management favorisant la compétition, et donc la mise au banc de l’échec  – la peur de mal faire qui fait que finalement tu n’oses plus rien faire du tout – , ou encore les vannes machistes auxquelles tu dois sourire pour rester « dans le truc« , sans oublier le formidable stéréotype, prononcé avec de faux-airs bienveillants, que « derrière chaque grands homme, il y a une femme« … Oui bah coco, il se peut que le bonhomme devant prend toute la place, et empêche sa dame de s’avancer ! Il se peut aussi que la femme, elle n’ait finalement pas besoin de lui pour briller !

Bon, je te rappelle que je travaille dans le milieu du 3ème âge, et que je suis quotidiennement confrontée à des personnes plus âgées, dont certaines ont travaillé à d’autres époques, et qui sont finalement prisonnières du poids de leur éducation et de plusieurs décennies de stéréotypes… Rome ne s’est pas faite en un jour !

Il nous faut TOUS prendre conscience du problème aujourd’hui, pour cesser de transmettre ces stéréotypes.

Enjoy !

La Cheftaine, le blog dédié aux femmes du 21ème siècle

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2 Responses

  1. J’adooooore ton article Audrey!!!
    Je suis d’accord avec toi à 100%.
    Effectivement je me bats pour que Mathieu ne soit pas soumis à ces stéréotypes et qu’Eléna apprenne également à les détecter, mais ce n’est pas une mince affaire… surtout quand ton mari et ta belle-famille sont bourrés de tous ces stéréotypes!
    Mais effectivement il est de notre devoir de maman de renverser la vapeur pour que les générations à venir évoluent dans le bon sens.
    Gros bisous!!!

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