Femmes entreprenantes : Charline Pajot, s’écouter soi pour trouver sa voie

Charline Pajot Naturopathe

Charline et moi, on se connait depuis une bonne quinzaine d’années maintenant (oui, j’arrondis, ça fait trop mal sinon !). Nous nous sommes rencontrées sur les bancs de la fac de droit… Il parait que le droit mène à tout, elle comme moi en sommes le parfait exemple !

Toi aussi, tu as une petite voie intérieure qui te dis des choses, mais que tu n’écoutes pas vraiment ? Mais oui, tu sais bien, ce petit son qui te murmure des mots que tu te refuses d’entendre ? Ce fut le cas pour Charline. D’abord dans sa vie personnelle, avec un divorce, puis dans sa vie professionnelle, avec une reconversion. Finalement, un jour, elle a décidé de monter le volume de sa petite voix, et de prendre conscience qu’elle n’était pas tout à fait là où elle devait être. Sauf que Charline, ce n’est pas une tête brûlée, et elle a monté un plan triennal pour se donner les moyens de changer de voie ! Parce qu’écouter sa voix intérieure n’implique pas de foncer tête baissée !

Charline Pajot : Présentation

Présente toi : dis nous qui tu es, d’où tu viens et ce que tu fais.

Je m’appelle Charline Pajot, j’ai 36 ans, très bientôt 37, je suis née à Perpignan, Catalane pure souche ! Je vis en couple, et j’ai deux enfants, deux garçons de 5 et 10 ans. Je suis aujourd’hui naturopathe-énergéticienne

Bien enchainé ! Présente nous ta vie professionnelle aujourd’hui : tu fais quoi et depuis quand ?

Ce nouveau métier de naturopathe, je l’exerce depuis 2 ans à présent, il s’agit d’une reconversion professionnelle. Les personnes viennent me voir parce qu’elles ont un mal qui les ronge, qu’il s’agisse de douleurs physiques (maux de ventre, fatigue…) ou psychiques (stress, syndrome dépressif…). Le public que j’accompagne est très large, des très jeunes enfants aux seniors. Mon but est de les aider à être mieux et à se sentir mieux !

Outre les soins que je prodigue, je travaille aussi en proposant des produits de phytothérapie (fleurs de Bach, huiles essentielles, etc.) et tisanes naturelles, mais aussi en ajoutant tout ce qui est énergétique chinoise. Il s’agit de médecine traditionnelle chinoise, savoir-faire ancestral, à l’instar de l’acupuncture : je fais pareil, mais en pression avec les doigts à la place des aiguilles !

J’ai également fait des formations annexes autour de l’émotionnel, afin d’avoir une approche holistique de l’accompagnement des personnes qui viennent me voir.

C’est donc la médecine dite « non conventionnelle », c’est bien ça ?

Oui sur le principe, mais il y a quand même un cadre, une base solide et scientifique, ainsi que du temps de formation non négligeable. Je ne me suis pas réveillée un matin et improvisée dans ce nouveau métier !

Justement, que faisais-tu dans la vie avant ce virage ?

Nous nous sommes connus à la fac de droit dans un milieu bien plus conventionnel, il est vrai !

J’ai fait un Master 1 en Droit notarial, et lors du stage de fin d’année, je ne m’y suis pas retrouvée du tout ! Je ne me projetais pas dans cette profession… J’ai alors revu mes plans, et bifurqué vers de la gestion de patrimoine. J’ai donc fait un Master 2 dans cette spécialité, et j’ai exercé le métier de gestionnaire de patrimoine durant 11 ans. Mon dernier poste était d’ailleurs dans le service dédié d’une banque. Concrètement, je gérais la fortune des gens, je les aidais à payer le moins d’impôts possible, à anticiper leur transmission, à placer leur argent sur les meilleurs produits financiers existants, et toujours continuer d’optimiser leur patrimoine. Donc de la finance, de la fiscalité et du juridique !

OK, comment passe-t-on du conventionnel juridico-financier à la naturopathie-médecine alternative ?

Oui, du coq à l’âne, tu peux le dire ! La dimension mentale et morale est aux antipodes !

Pour commencer, la gestion de patrimoine, ce n’était pas un métier passion. Il faut savoir que « jadis », je me voyais devenir danseuse au Lido ! Je voulais faire de la danse mon métier, et travailler dans ce célèbre cabaret parisien. Pas de bol, je ne passais pas le critère de taille, trop petite pour le Lido ! J’ai quand même gardé cette passion annexe dans ma vie, puisque je danse dans une troupe semi-professionnelle, et j’ai quelques dates dans l’année.

Donc, impossible de suivre ma passion de danseuse. J’ai démarré des études généralistes, et je me suis laissée porter… Puis j’ai ouvert un livre d’orientation sur les métiers du juridique les plus rémunérateurs : les métiers autour de la fiscalité étaient dans le top 3. Ça cadrait avec mes études, et j’ai suivi cette direction, puis ensuite, 11 ans de carrière professionnelle dans ce milieu. Pas de passion, que de la raison !

Arrive ma seconde grossesse, je reviens au boulot, et ça ne va pas, je ne me sens pas à ma place. Je suis quelqu’un de très impliqué dans le travail, quand je m’engage, ce n’est pas à moitié. Clairement, je ne m’y retrouvais plus. Au retour de mon premier congé maternité, j’avais déjà ressenti cela, et j’avais changé d’entreprise. Mais là, après mon second, je n’avais plus aucune envie, je guettais les vacances, les jours off, etc. Je ne me reconnaissais pas, ce n’était pas ma normalité !

Je suis du genre à écouter les signes du destin, et, curieusement à cette période, dans la même semaine, j’ai deux personnes qui m’ont parlé du bilan de compétence. Je me suis donc dit « OK, Univers, je comprends le message, je vais faire un bilan de compétence » ! J’ai donc utilisé mes Droits Individuels à Formation (DIF), l’ancêtre du Compte Personnel de Formations (CPF), pour engager ce bilan.

Je me suis lancée dans ce projet sans imaginer ni me projeter dans quoique ce soit. Je n’avais AUCUNE idée, ni objectif, j’y suis allée avec beaucoup de curiosité, sans attente précise. J’ai d’abord commencé à m’intéresser au métier d’herboriste, mais plus je creusais, moins je me projetais dedans. Et c’est ainsi que je découvre la naturopathie, que je ne connaissais absolument pas. Le bilan de compétence impose de réaliser des enquêtes métiers, et en le découvrant, c’est presque une révélation, il cochait toutes mes cases, je m’y projetais totalement.

J’ai donc décidé de suivre les deux années d’études à distance, avec mes deux enfants en bas âge et mon job à temps plein. Ça a été dur, mais j’étais immédiatement impliquée, passionnée par la formation suivie. C’était très stimulant ! Après les deux ans de naturopathie, j’ai aussi suivi une formation d’énergéticienne. À l’issue de tout ce cursus, et après avoir vraiment mûri ce projet, je me suis dit « go, je me lance » !

Grâce au système de reconversion professionnelle existant en France, j’ai pu poser ma démission, et percevoir les allocations chômage pour ma création d’entreprise. J’ai monté un dossier spécifique, et j’ai dû démontrer que mon projet était sérieux. J’avais aussi un peu d’argent de côté à mobiliser. J’ai donc mis tout en œuvre pour pouvoir me lancer dans de bonnes conditions. Je me suis organisée pour avoir 3 ans devant moi financièrement, ma fibre de gestionnaire est ce qu’elle est ! Il était hors de question de prendre des risques inconsidérés et démesurés pour moi ou pour ma famille. C’est un projet consciencieusement construit, d’autant plus que la naturopathie attise beaucoup de fausses croyances.

Oui tout à fait, moi la première j’arrive avec mes idées reçues ! Naturopathe est un métier méconnu, ou bien mis en avant avec les mauvaises têtes d’affiche j’ai l’impression, non ?

Oui c’est vrai, ça a un peu mauvaise presse, entre les gourous de secte et les charlatans qui passent à la télévision parce qu’ils ont empêché quelqu’un de prendre son traitement chimio… Je te rassure tout de suite, ce n’est pas mon crédo ! Je ne remplace pas la médecine traditionnelle, je viens me poser à côté, en complément.

Ce nouveau projet professionnel s’est donc imposé à toi si je comprends bien ?

Oui, tout à fait, imposé, c’est le mot ! Cela dit, il y a 5 ans en arrière, quelqu’un m’avait prédit que je travaillerais dans le domaine de la santé. Je ne l’avais pas vraiment prise au sérieux, c’était tellement improbable : je ne supporte pas la vue du sang, je ne m’imaginais pas devenir infirmière ! Mais bon, toute ma famille est dans le domaine de la santé et du bien-être, il y a une certaine suite logique sans doute. C’est drôle quand on y pense !

Charline Pajot : Evolution

As-tu été accompagnée et/ou as-tu suivi une formation dédiée ? Si oui, dans quel domaine ?

Je me suis faite accompagnée lors de mon bilan de compétence, par une conseillère dédiée qui m’a aidé à monter le projet de bilan. Ensuite, pour créer le dossier administratif, parce qu’il y a du financement public sur ces sujets, la région en l’occurrence, il y a aussi eu l’intervention d’un conseiller emploi, qui vérifie que tout cela n’est pas déconnant, et qui t’aiguille dans le protocole de rédaction, qui est très codifié. Le bilan de compétence a été assez rapide pour moi, car très impliqué, j’y ai passé dessus environ 4 mois, à raison de plusieurs heures par semaine, entre les rendez-vous et les « devoirs » à faire. C’est un peu le même cheminement qu’une Validation des Acquis de l’Expérience (VAE).

Ensuite, formation de naturopathe et formations annexes à côté, auprès d’organismes dédiés.

Enfin, sur la partie création d’entreprise, j’avais déjà un bagage du fait de mes études et de mon premier métier. J’ai quand même bénéficié d’un accompagnement au business plan, financé là aussi avec mon DIF. Mais ce n’était pas franchement pertinent dans mon projet de profession libérale, et je me suis surtout débrouillée par moi-même.

Et donc aujourd’hui, où en es-tu concrètement de ta reconversion ?

Comme je te l’ai dit à l’instant, au commencement, je me suis donnée 3 ans. Je viens justement de commencer cette troisième et dernière année de lancement. Je suis encore sous le régime de la microentreprise, c’est un statut qui me convient pour le moment.

Mon activité est en progression permanente, le monde attire le monde, le bouche-à-oreille se met en place petit à petit. Mon bonheur quotidien est d’entendre la satisfaction de mes clients, j’ai de très bons retours ! La partie énergétique est un excellent allié de la naturopathie d’ailleurs, et me permet d’avoir une approche vraiment globale des maux que l’on vient me soumettre. La naturopathie seule n’aurait finalement pas tenu, je pense.

Pour parler chiffre, à ce jour, j’arrive à me dégager un mensuel avoisinant les 1 000 €, et mon objectif est de réussir à au moins doubler cette somme pour pouvoir faire face à toutes mes charges. Pour l’heure, c’est mon épargne d’anticipation qui me permet de poursuivre, mon chômage étant terminé depuis peu. Si je n’avais pas eu mes droits au chômage, clairement, ce projet n’était pas viable. Partant de zéro, il faut tout de même avoir un filet de sécurité, et avoir pu bénéficier de cet accompagnement dans ma reconversion, c’est une chance.

Donc cette année 2024, c’est celle de la transition ! Je diversifie un peu mes activités pour consolider, je garde la confiance en mes capacités, et je travaille tous les jours à la réalisation de mes objectifs.

Quelle a été ta plus grosse erreur dans la conduite de cette reconversion ?

C’est ce stress permanent d’attirer de nouveaux clients. Je suis en mode hyperactive constamment, même mon temps off, je ne m’autorise à pas à le consacrer à des activités personnelles. Je me mets beaucoup trop de pression, il faut optimiser chaque minute pour la réussite de mon activité ! J’ai d’ailleurs eu des conseils dans mon entourage « profite un peu, tu as le chômage », sous-entendu, j’ai un filet de sécurité, donc je peux m’octroyer un peu de « temps plaisir ». Mais c’est inconcevable pour moi ! Je suis presque plus sereine maintenant que je ne bénéficie plus des allocations chômage, parce que je n’ai plus à me dire « mais comment vas-tu faire une fois que tu n’auras plus le chômage ? » ! Paradoxalement, la fin de ces aides financières m’a aussi enlevé une certaine pression, un poids de moins sur ma charge mentale : j’y suis maintenant, je n’ai plus le choix !

C’est mon erreur, mais elle est, je pense, commune à beaucoup de femmes : cette pression que l’on se met en tant que mère, en tant que femme, dans la vie personnelle et professionnelle d’une manière générale.

Quels enseignements as-tu tirés de cette erreur, rétrospectivement ?

Alors, j’ai pris du millepertuis pour me détendre un peu ! Blague à part, j’essaye de vraiment prendre du recul et raisonner en amont. Maintenant, avant de me lancer dans quelque chose, je me demande si j’en ai vraiment envie, si ce n’est pas trop dans mon quotidien du moment, si ça va vraiment m’apporter quelque chose dans le présent, dans l’instant T. Par exemple, les vidéos réseaux sociaux, je suis moins motivée à la tâche en ce moment, mais je suis en accord avec ça, ou encore la routine yoga que je m’impose, je ne l’ai pas tenue cette semaine, eh bien ce n’est pas grave !

J’arrive peu à peu à être tolérante et bienveillante avec moi-même, alors qu’auparavant, j’étais plutôt « marche ou crève » !

Quelle a été ta plus grande réussite dans la conduite de ce changement ?

C’est de l’avoir fait ! D’avoir eu le courage de me lancer, alors que j’avais une sécurité professionnelle, un très bon salaire, un statut social respecté et respectable. J’ai réussi à mettre mon égo de côté, pour oser me faire ce grand saut dans l’inconnu.

Mon premier métier, cela faisait 11 ans que je l’exerçais, j’avais une expertise reconnue, et je le connaissais sur le bout des doigts. Et je suis repartie de zéro, en position de niaise ! Ton cerveau n’est plus aussi vif que durant tes études, où tu n’avais que ça à faire… Il faut intégrer et emmagasiner de nouvelles connaissances… Le corps humain, tu te rends compte que finalement tu ne le connais pas… Le foie par exemple, avant ma reconversion, je ne le situais pas du tout à son bon endroit !

Donc ma fierté c’est ça, d’avoir eu le courage d’arrêter un boulot en pleine expansion, avec un bon salaire, de repartie à zéro et de mettre mon égo de côté, le tout pour mon mieux-être.

Je suis très admirative de ce courage, d’autant plus que, et tu le dis, tu avais une situation financière très confortable.

Oui, tout à fait, je ne me suis pas laissée retenir par l’argent.

Il y a beaucoup de gens qui se lèvent tous les matins pour faire un boulot qui ne les éclate pas, parce qu’ils sont tenus par l’argent. Et pourtant, j’avais aussi la pression objective de ma charge familiale, parce que derrière moi il y a deux enfants à élever ! Et puis je suis quelqu’un qui apprécie l’argent et la sécurité qu’il confère… Je ne te cache pas que j’ai aussi beaucoup tergiversé, pendant de longs mois.

Je crois que c’est la phrase d’une de mes amies qui va tout bousculer. Lors d’une conversation où j’étais en plein doute, à ne pas savoir quoi faire, si je m’engageais ou non dans ce projet, elle m’a dit « mais ton Bac +5 il ne va pas s’envoler ! Tu l’auras toujours dans ta valise, tu fais ce que tu as à faire, et si tu as besoin de revenir, tu l’as toujours avec toi ! ». Et là, ça a tout déverrouillé chez moi. Elle avait totalement raison, je n’avais rien à perdre à me lancer dans ce changement de voie professionnelle, et rien ne m’empêchait de revenir en arrière plus tard, si je le souhaitais.

Et ton compagnon, il s’est positionné comment dans ce projet ?

Heureusement que j’ai un bon compagnon de vie ! Avec mon ex-mari, clairement, je n’aurais jamais pu me lancer là-dedans… Mais Julien, lui, a été d’un soutien indéfectible. Il a tout de suite cru en moi et en mon projet, alors que c’est quelqu’un de plutôt terre à terre, presque négatif sur certains points. Il ne m’a pas freiné, il m’a vraiment appuyé. Et puis il a vu que tout était pensé et réfléchi, avec mon plan financier, et les économies que je mobilisais pour concrétiser le projet. Il a d’ailleurs été mon premier cobaye, j’ai testé sur lui toutes mes mises en pratique et soins, et il est toujours vivant et en parfaite forme !

Qu’est-ce qui a été le plus difficile à concilier pour mener à bien ta reconversion ?

Le plus dur a été de me concilier avec moi-même ! Avec toutes mes voix intérieures, l’inquiétude, l’égo, la businesswoman qui tient à son statut et à son image sociale, la gestionnaire… C’est de vraiment réussir à gérer toutes mes émotions contradictoires, mes frustrations et mes objectifs.

Avec les enfants, en revanche, c’est une toute nouvelle vie, et c’est fantastique. Je peux aller les chercher à l’école parmi les premiers ! Et ça a fait un bien fou à mon petit dernier, qui, déjà à la crèche, avait du mal à y aller, et appuyait quotidiennement sur ma culpabilité de mère active. Pour les enfants, c’est un parfait équilibre personnel / professionnel.

Charline Pajot : Inspirations

Qu’as-tu gagné à mener ce projet ?

J’ai gagné en qualité de vie et en épanouissement personnel.

J’étais cependant épanouie dans mon ancien métier, qui, bien qu’il ne fût pas un métier passion, m’a permis de m’éclater durant 11 ans. Mais aujourd’hui, je suis encore plus épanouie, je me sens plus en phase avec moi-même, mais je me sens aussi bien plus utile. Alors oui, quand tu fais de bons placements financiers, ça sert à tes clients, évidemment, mais c’était trop futile, déconnecté d’avec mes valeurs profondes. Moi, je veux aider les gens pour qu’ils aillent mieux et se sentent mieux ! Par exemple, quand des parents viennent me voir avec leur bébé, qui a tellement de coliques qu’il hurle de douleur durant des heures, et que moi j’arrive à soulager ses maux, je me sens tellement plus utile, à ma place.

Donc aujourd’hui, estimes-tu avoir réussi ta reconversion ?

Oui ! J’ai réussi sur le plan moral, et je me sens vraiment bien dans ce métier, en phase avec la personne que je suis. La réussite sera totale lorsque je serai de retour dans ma zone de confort financière, et que mes gains seront similaires avec les salaires perçus dans mon précédent job à la banque. Reviens dans un an, et on en reparle !

Où te vois-tu dans 10 ans ?

Je me vois dans la restauration, mais la restauration santé / bien-être ! J’adorerais avoir un endroit où les gens viendraient à ma rencontre, me diraient ce qui les emmène, et je leur cuisinerais un repas adapté à leur situation du moment, tout en travaillant avec eux sur la naturopathie et l’énergétique. C’est de la médecine chinoise pure, quand tu as un vide de yang, tu nourris ton corps différemment. Ce serait tout un concept autour du bien dans son corps, bien dans sa tête, bien dans son assiette ! Mais je ne sais pas si cuisiner tout au long de la journée m’éclaterait autant, je me suis rendue compte dernièrement que cuisiner pour 50 personnes et manipuler autant de nourritures m’écœurait un peu !

J’aimerais aussi créer des cosmétiques, en écho à la ligne énergétique et naturelle dans laquelle je me positionne, et pourquoi pas, développer des conseils Feng shui. En gros, la personne, elle vient me voir, elle me dit « prenez moi en main », et moi, à part la coupe de cheveux, je peux tout faire pour l’aider à se sentir mieux ! On reste toujours dans une thématique de recherche du bien-être, qui passe par prendre soin de soi.

Quelle est ton héroïne dans l’Histoire, et pourquoi ?

Je n’ai pas une grande culture historique… Mais spontanément, je dirais Simone Veil, pour ce qu’elle nous a apporté, à nous les femmes. Le droit à l’avortement est une liberté fondamentale des femmes. Se retrouver enceinte, qu’il s’agisse d’un problème contraceptif, d’un viol, d’une méconnaissance du corps… Ou tout simplement le choix de ne pas vouloir d’enfant ! Peu importe ! Il n’y a rien de plus cruel que d’être condamnée à poursuivre une grossesse non désirée, et pire, élever un enfant rejeté dès sa conception. La souffrance qui en découle est terrible, et poursuivra les individus toute leur vie. Simone Veil nous a donné une liberté incroyable !

J’ai aussi une certaine admiration pour Brigitte Bardot, d’une part, pour la une femme libre qu’elle incarne, et d’autre part, pour son action dans la protection des animaux.

Quelle faute t’inspire le plus d’indulgence ?

La faute de goût ! Peu importe la façon dont les gens s’habillent !

Sérieusement, je suis quelqu’un de plutôt tolérant, je ne suis pas dans le jugement. À vrai dire, je pense plutôt aux fautes que je ne pourrais pas pardonner, comme la négligence. Le fait de ne pas réaliser quelque chose correctement, ça m’horripile, parce que c’est aussi démontrer que l’on ne fait pas attention aux autres. Mais à part ça, je pardonne !

As-tu un mantra / une devise / un dicton / une citation qui te motive ou qui te guide ?

Un seul mot : Liberté !

La liberté, c’est l’épanouissement. Je ne dépends de personne, personne ne dépend de moi. Même mes enfants ne doivent pas dépendre de moi, il faut que chacun soit libre. Et en tant que femme, cela raisonne encore plus ! Nous sommes tellement contingentés, et par tellement de stéréotypes… Dans mon ancien métier, j’ai été victime de tout ça… La blonde, bien sapée, maquillée, nécessairement fichée dans la case « pouf’ », qui est forcément ouverte aux propositions indécentes ! Ma tenue n’est pas une invitation à quoi que ce soit ! Liberté de penser, de m’habiller, de vivre ma vie comme je l’entends.

Donc la liberté, la liberté, la liberté !

Que dirais-tu à la femme que tu étais il y a quelques années, avant d’amorcer ce changement de vie professionnelle ?

Finalement, quand le projet a commencé à germer, c’était juste après mon divorce… J’ai ignoré les premiers signes, j’ai laissé courir, et c’est revenu comme un boomerang à la naissance de mon second fils.

J’ai eu beaucoup de signes que je n’ai pas suivis, qu’il s’agisse de ma vie personnelle, qui était chaotique à l’époque, ou de ma vie professionnelle, par exemple avec des consignes de placement de produits pour lesquelles je n’étais pas en phase… Tout cela me posait question, mais je n’ai pas écouté, je ne me suis pas écouté.

Je dirai donc à la fraiche trentaine que j’étais alors : surtout, continue de croire en ton instinct ! Quand il y a un loup, il n’y a pas de doute à avoir ! Suis ta voix ! Écoute l’Univers !

Quelle est LA chanson qui te motive quand tu as le moral dans les chaussettes ?

Alors, quand j’ai le moral dans les chaussettes, en général, j’écoute des chansons encore plus down, pour arriver à pleurer et à extérioriser. Parce que maintenant que j’ai une vie personnelle et professionnelle pleinement épanouissante, je n’arrive plus à pleurer !

Une chanson qui me motive, je la mets pour courir… C’est terrible, j’ai honte… Rolalala… Mais c’est Bande organisée de JUL ! Je la lance, et je cours ! Et globalement, toutes les chansons rythmées me motivent aussi, spécialement celles des années 2000, de l’époque où je sortais faire la fête en boîte !

***

Elle te donne la pêche Charline, pas vrai ? J’avoue, nous avons beaucoup ris lors de notre entretien, j’espère que tu l’auras perçu dans cette retranscription écrite ! Je suis très admirative de sa démarche, de son parcours, et de son courage à tout bousculer pour trouver sa place.

Si tu veux voir ce que propose Charline, je t’invite à jeter une œil sur son site web, ou à suivre sa page Instagram, où elle publie régulièrement des conseils utiles au quotidien.

Enjoy !

La Cheftaine, le blog dédié aux femmes du 21ème siècle

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