Il y a quelques jours je t’ai invité à t’interroger sur toi-même et sur les obstacles, les priorités et les envies auxquelles tu aspires. Aujourd’hui nous allons voir des choses très pratico-pratiques, puisque je vais te livrer des éléments pour lancer un projet qui te taraude, ou bien relancer une dynamique dans ton quotidien.
Tu as fait ton introspection, tu as fait le bilan de ta vie professionnelle et tu en es venu à la conclusion suivante : tu ne te sens plus épanouie dans ton milieu professionnel ou dans ton job actuel. Il n’y a pas 36 solutions, il ne sert à rien de rester à se morfondre, il faut passer à l’action !
Avertissement
Attention : je ne te dis pas de tout plaquer pour aller vivre d’amour et d’eau fraîche avec ton idée en tête. Mais, peut-être est-il temps de remettre certaines choses en perspective.
En ce qui me concerne, ce n’était pas mon job le problème, mais mes propres frustrations. Je voulais plus, je voulais créer mon entreprise, je voulais la lancer, et je me suis plus éclatée à la réfléchir, à analyser le marcher, à me former et à mûrir ce projet, qu’à concrètement passer le cap ! Et justement, c’est dans le cadre de ce processus de création, que j’ai pu me rendre compte que non seulement je me sentais à ma juste place dans mon job, mais que je ne pourrais pas mener de front deux activités distinctes, avec en plus une proposition d’évolution professionnelle qui venait de tomber.
Alors avant de tout bouleverser, je pense qu’il est important que tu testes ton idée, quelle qu’elle soit. Forme-toi, documente-toi, rencontre des professionnels du milieu, étudie un business plan et un projet de lancement, si c’est une création d’entreprise qui te tente, mais surtout surtout, ne fonce pas tête baissée. Qui veut aller loin ménage sa monture, en l’occurrence c’est toi le canasson ma cocotte ! Et puis si tu as besoin d’un petit élan de motivation musical, pense à la playlist de la Cheftaine 😉 !
En mode side-project
Ok, les allergiques de Brian dans la cuisine, je reprends les bases : en mode « projet d’à côté », sous-entendu donc, tu conduis ce projet en parallèle de tes activités professionnelles et personnelles du moment.
Cela implique donc de pouvoir se dégager du temps. Mon conseil : anticipe sur du temps que tu maîtrises et qui n’empiète pas outre mesure sur ta vie professionnelle ou personnelle. Par exemple, pour ma part, ce blog est mené en side project, en mode « soirs et weekends » : à partir de 21 heures une fois ma fille couchée, et pendant ses siestes le weekends (j’ai de la chance, elle fait encore la sieste !).
Ce side project peut démarrer par du temps passé à faire ton introspection ou te former, comme évoqué précédemment, peut se matérialiser par la mise en route d’un travail d’étude de marché, de business plan, ou tout simplement la création de contenu via une page Instagram, un blog, un podcast, pour partager tes idées et te construite une communauté. Quelque soit la forme que tu lui donnes, gardes en tête que ce doit rester UN PLAISIR, à l’instar d’une activité de loisirs. Il ne faut pas non plus t’imposer un gros rythme tant que tu restes sur cette lancée parallèle à ton boulot, au risque de te laisser déborder, de t’épuiser, et d’y laisser quelques plumes ! Petit ruisseau deviendra grand, et selon l’énergie que tu y mettras, la réponse du marché également, tu pourras envisager d’aller plus loin.
En mode main project
Admettons, ton side-project est un succès. Félicitations, le travail paye ! Tu veux aller au-delà, et le faire devenir ton activité principale.
Changer de job !
Si ton projet consiste à changer de job salarié pour un autre, et que tu as une opportunité, fonce ! Si au contraire, tu souhaites engager une démarche de recherche active, c’est le moment de mettre à jour ton CV, ton profil réseaux sociaux pro, et d’y aller !
Je te recommanderai cependant de jouer cartes sur table avec ton employeur actuel, et de lui exposer tes plans d’avenir. Le réseau c’est important tu ne sais pas de quoi demain sera fait. Et puis je crois beaucoup au karma, si tu sèmes du positif, tu ne peux que récolter du positif !
Quitter le salariat et créer son entreprise !
Si ton projet consiste à créer ta propre activité et te lancer dans l’entrepreneuriat à titre professionnel, à toi la lourde charge de monter ta structure et d’aller plus loin. Peut-être que la création d’entreprise est compatible avec ton job salarié, du moins quelques temps, à voir… Si cela n’est pas compatible avec ton emploi salarié il te faudra le quitter. Et un départ, ça se prépare… Voici la première étape de ton projet entrepreneurial !
La rupture conventionnelle
Dans le monde des bisounours, tous les salariés pensent que leur employeur va accepter de signer une rupture conventionnelle. En effet, ce dispositif est confortable, et te permet de partir avec des indemnités de départ, et la possibilité de s’inscrire au chômage, et ainsi avoir accès à toutes les aides que Pôle Emploi peut octroyer pour lancer une activité (ACRE, ARCE et autres acronymes douteux !). C’est un filet de sécurité !
Dans la vraie vie, c’est se méprendre ! Si je reprends ma casquette d’employeur et de directrice d’établissement, sache que je refuse 90 % des demandes de rupture conventionnelle qui me sont présentées. Pourquoi ? C’est simple, d’une part ce n’est pas à l’employeur d’assumer ton changement de choix de carrière, d’autre part, la rupture conventionnelle a un coût pour l’employeur, qui n’a pas nécessairement la trésorerie disponible ni l’envie de payer pour ton départ. Si tu l’obtiens, tant mieux, mais ce n’est pas acquis, et tu peux avoir les meilleurs arguments du monde, si ton employeur est en désaccord avec ce projet, c’est out !
Retiens un élément : un quart de mois de salaire par année d’ancienneté, c’est le minimum légal de ton indemnité de rupture, plus 20 % de forfait social, sans parler du règlement éventuel de tes congés payés. Par exemple, tu as 10 ans d’ancienneté et un salaire brut de 2 500 € mensuel : ton départ coûtera à ton employeur 7 500 €, en plus de la perte d’une collaboratrice de qualité.
Licenciement à l’amiable
Dans le meilleur des cas, ton boss peut être d’accord pour réaliser ce que l’on appelle « un licenciement à l’amiable » : un licenciement pour faute grave, avec transaction où vous renoncez tous les deux à vous faire un procès. C’est un cas de figure où tu peux prétendre directement aux indemnités chômage, mais ton employeur n’a pas à te verser d’indemnité de rupture. Ce peut être l’argument si tu as beaucoup d’ancienneté, et que tes indemnités seraient lourdes dans le budget de la boîte.
Le mot « faute grave » fait peur, mais cela n’a aucune incidence sur ton dossier de demandeur d’emploi, ni dans la poursuite de ta carrière professionnelle. C’est simplement une case à cocher sur un papier administratif, qui déclenche des droits.
La démission pour création d’entreprise
Si ton souhait c’est vraiment de quitter le salariat, mais de partir avec un parachute, je te recommande de prendre rapidement rendez-vous avec un conseiller en évolution professionnelle (CEP). Tu trouveras les modalités de contact ici. En effet, en cas de démission pour création d’entreprise, tu as le droit de prétendre au chômage sans le délai de carence de 4 mois. Mais attention, ce dispositif est strictement encadré, et tu ne dois surtout pas démissionner avant la fin de la procédure !
Le CEP t’aidera à monter un dossier de demande. Ce n’est pas une procédure simple, ni une procédure rapide. Tu vas devoir expliquer et justifier ton projet, chiffres et business plan à l’appui. Le tout sera ensuite présenté devant une commission qui ne te connaît pas, et qui rendra une décision qui te concernera ! Et ce n’est qu’à l’issue de la validation de cette commission que tu pourras présenter ta démission à ton employeur. Lorsque les dossiers sont carrés, il n’y a pas vraiment de surprise. Le but de la commission est d’écarter les demandes fantasques, aux projets incohérents et peu préparés.
En ce qui me concerne donc, je ne suis pas allée jusque-là. Mais une personne de mon entourage c’est dirigée dans cette voie, son dossier a été retenu par la commission, et elle a pu présenter sa démission en ayant son filet de sécurité.
Ce dispositif est méconnu, et je pense qu’avec les derniers changements intervenus sur le licenciement pour abandon de poste (oui si tu n’es pas au courant, ce n’est plus possible de pointer au chomdu immédiatement dans ce cas-là !), qui était devenue la parade face aux employeurs refusant la rupture conventionnelle, devrait connaître un certain essor.
Je te recommande vivement de te prendre en main, et de ne rien devoir à personne. C’est d’ailleurs tout l’objet de ce blog : se sortir les doigts et y aller !
En toute objectivité, je te recommanderai de faire le dossier via le CEP, ça te permettra de préparer et quadriller ton projet, et une fois que tu auras une réponse positive, tu peux toujours demander une rupture conventionnelle à ton employeur, et s’il dit non, tu as déjà ton plan B !
La démission tout court
Tu es plutôt fourmi que cigale, tu as un bon petit bas de laine ou un financement à portée de main (mécène, bourse spécifique ou autre), monter des dossiers administratifs t’exaspère et tu ne veux rien devoir justifier à ton boss ? Démissionne ma grande ! Si l’argent n’est pas un frein, go !
Ici encore, je te recommande de faire une rupture propre, soit correcte jusqu’au bout avec tes collègues et employeurs, on ne sait jamais de quoi demain sera fait, et le monde est ridiculement petit.
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Tu peux tout à fait rester en mode side project ad vitam, rien ne t’en empêche, ou ne t’oblige à faire un choix. Ce qui compte, c’est que tu y trouve une satisfaction personnelle, une compatibilité avec ta vie professionnelle ET personnelle. Ne pas s’oublier en route, c’est important, mais ne pas oublier non plus les êtres qui te sont chers, c’est primordial.
En tout état de cause, garde ce mantra en tête : sème du positif pour récolter du positif !
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