Nous sommes au cœur de l’été, et quoi de mieux pour parler de vacances, qu’une professionnelle de l’hôtellerie ! Je souhaite donc te présenter une nouvelle femme entreprenante, la rayonnante et pimpante Laura !
Au moment de la réalisation de cette interview, Laura est d’ailleurs enceinte jusqu’aux dents, et à la différence de moi à ce stade de ma grossesse, elle est magnifique, souriante et rayonnante (là où je mordais si on m’approchait de trop prêt, j’avais du mal à me mouvoir du fauteuil au canapé, et je faisais de l’acné !) ! Laura, c’est bien la fille que tu as envie de détester mais qui en vraie est tellement trop sympa, que c’est juste impossible de ne pas l’aimer ! D’ailleurs, si le compte est bon, au moment de la publication de cet article, elle n’est pas loin de la délivrance… Envoyons-lui de bonnes ondes !
Donc Laura, je la suis sur les réseaux depuis quelques temps. Je l’ai découverte grâce à son podcast Les clés du gites, qui n’est pas dans mon top podcasts du moment, parce que je l’écoute un peu moins ces temps-ci, mais qui m’a été d’une grande utilité dans la mise en place de mon meublé de tourisme (mais je t’en parlerai plus tard !). Appliquant les conseils de ma chère Alexandra, j’ai osé lui demander de bien vouloir m’accorder une interview. Pour elle qui a l’habitude de poser les questions sur son podcast, l’inversion des rôles n’étaient pas évidente… Mais elle a dit oui, pour mon plus grand plaisir, et le vôtre !
Laura Wignolle : Présentation
Présente-toi : dis-nous qui tu es, d’où tu viens et ce que tu fais ?
Je suis Laura Wignolle, trentenaire, je suis née à Toulouse, mais maintenant j’habite dans le Lot, à côté de Cahors, donc en pleine campagne (et j’adore ça) ! Et je suis mariée à Cédric. Ce que je fais dans la vie ? Je suis entrepreneure, j’ai monté une plateforme digitale, pour accompagner tous ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure de gîtes ou chambres d’hôtes. Cette plateforme se nomme « Les clés du gîte ».
Tu es toi-même propriétaire / gestionnaire de gîte (je ne sais pas quel terme utiliser !) ?
Il n’y a pas de terme défini, donc on dit ce que l’on veut ! C’est ça qui est chouette ! J’ai terminé l’aventure il y a peu, parce que je viens tout juste de revendre mon gîte ! Les clés du gîte prenait de l’essor, et jongler entre les deux activités devenait TRES sportif. J’ai donc fait le choix d’interrompre l’aventure d’exploitante, pour me consacrer à celle de la plateforme. Mais ce n’est pas la fin de mes projets de gîte, et j’espère que l’avenir me réservera d’autres surprise dans ce domaine, car c’est un métier passionnant.
Présente-nous ton entreprise : c’est quoi et depuis quand ?
Pour comprendre Les clés du gîte, il faut revenir un peu en arrière. J’étais donc gestionnaire de mon gîte de groupe dans le Lot, je passais ENORMEMENT de temps seule, à faire du ménage, car c’était concrètement la plus grosse tâche de travail que j’avais dans mon quotidien. Et pendant ce temps, j’écoutais beaucoup de podcasts, parce que ça me permettait d’avoir les mains libres : je pouvais ainsi faire le nettoyage, les lits, etc. et en même temps, je me nourrissais de podcasts ! J’écoutais des programmes humoristiques, pour me changer les idées, mais aussi d’autres plus entrepreneuriaux, où justement j’allais pouvoir appliquer ensuite des concepts marketings, des conseils sur la commercialisation, et mettre en pratique sur ma propre activité.
Est ainsi née l’idée de faire mon propre podcast, avec des interviews d’hôtes déjà en activité, chose qui n’existait pas à l’époque. Je suivais beaucoup d’autres hôtes sur Instagram, et ça avait l’air tellement facile pour eux, et je me disais « mais comment moi je galère sur telle ou telle chose… pourquoi j’ai l’impression de passer beaucoup de temps à faire du ménage… ». Et plutôt que de les contacter et de garder pour moi leurs conseils, je me suis dit pourquoi ne pas en faire profiter le plus grand nombre ?! Le format podcast est pour moi idéal, puisque cela reste une conversation un peu informelle, qui peut être écoutée par pleins de personnes. Chacun peut ainsi y puiser des ressources, à sa guise !
Le podcast a donc été le commencement, avec le premier épisode en décembre 2020, sous le nom Les clés du gîte, avec l’idée de retracer le parcours de ces hôtes, de façon très pratique, afin de transmettre son expérience et ses conseils. Ce n’est pas du tout pour valoriser les lieux ou en faire de la pub, on se positionne vraiment d’un point de vue B to B, entre professionnels du secteur.
Finalement, le podcast a été très bien accueilli, les gens ont commencé à me solliciter et à me poser des questions : conseils sur la literie, conseils sur l’entretien, état des lieux… Bref, des questions très concrètes ! Il y a déjà beaucoup d’informations sur Internet, peut-être même un peu trop, et c’est bien souvent difficile de faire le tri, de savoir ce qui est encore juste, ce qui est pertinent, etc. Je me suis donc dit « tiens, il y a peut-être un besoin… » Auquel je pourrais répondre en créant un site Internet plateforme, où je vais mettre à disposition toutes les ressources qualifiées, vérifiées par les experts, qui seront à jour, pour que quel que soit le profil hôte, du porteur de projet en démarrage, au gestionnaire expérimenté, on puisse aller piocher des informations répondant à nos questions et problématiques du quotidien.
Dernier point sur la gestation du projet, et pas des moindre, c’est que l’on se sent vraiment TRES seul(e) dans l’activité de gestionnaire de gîte ! ça peut paraitre fou, parce que l’on rencontre beaucoup de gens, c’est un métier d’accueil, mais ce sont des rencontres et des échanges assez éphémères. On ne fait pas une pause avec les collègues à la machine à café, on ne va pas déjeuner en ville… L’idée était donc de créer un espace de rencontre virtuel pour tous les exploitants de gîtes, nombreux en France, pour échanger les bons plans, les recommandations, mais aussi les coups durs et les coups de gueule !
C’est vraiment l’ambition des clés du gîtes, d’être une référence pour tous ceux qui pensent « gîtes » ou « chambres d’hôtes » à un niveau professionnel, et qui veulent des ressources, mais aussi la solidarité d’une communauté forte de professionnels.
Donc finalement, c’est une plateforme de formation ? D’échange ?
Oui, c’est plutôt d’échange ! C’est un système d’adhésion annuelle, avec paiement d’une cotisation chaque année, pour accéder à une interface privée, qui te permet de rentrer en contact avec les autres membres, mais aussi des partenaires. Par partenaires, j’entends tout aussi bien des fournisseurs propres à notre secteur d’activité (literie, linge de maison, décoration, hygiène…), que des freelances tertiaires, type graphistes, web-développeur… Il y a également l’accès à toutes les ressources évoquées, que ce soit propre au quotidien d’exploitant, mais aussi de la communication, utilisation des réseaux sociaux, outils d’étude et de fonctionnement (base Excel pour un business plan par exemple), veille juridique et informations légales, obligations contractuelles…
Donc ce n’est pas de la formation pure et dure, les adhérents sont finalement assez autonomes dans la consultation des outils et ressources à disposition, en fonction de leurs projets, besoins, préoccupations du moment. Le porteur de projet viendra chercher des ressources pour monter son dossier de financement, là où l’exploitant expérimenté recherchera une méthodologie de travail par exemple. Chacun pioche à son rythme ce dont il a besoin !
Laura Wignolle : Evolutions
Que faisais-tu dans la vie avant de la lancer ?
Très jeune, j’étais passionnée par la cuisine et les métiers de l’accueil. Je cuisinais beaucoup, et je remercie encore les membres de ma famille d’avoir accepté de manger tous ces gâteaux ratés et tous ces plats infâmes que je pouvais préparer ! J’ai donc souhaité rejoindre un lycée hôtelier, dès la classe de seconde, pour continuer les études générales, mais aussi apprendre les métiers de l’hôtellerie-restauration. J’avais à ce moment là l’envie de devenir chef cuisinière. Le lycée hôtelier, c’est assez dense, car tu as beaucoup d’heures de travail et d’apprentissage… Mais je me suis éclatée ! J’ai adoré ces années, une véritable révélation pour moi. J’ai donc suivi tout le cursus, jusqu’au BTS. Puis finalement, au fur et à mesure de mes avancées, et de mon évolution personnelle, j’ai un peu délaissé mes prétentions culinaires, pour me tourner vers de la gestion et du management.
J’ai poursuivi ensuite avec une école de commerce, toujours dans le marketing et la gestion d’entreprise, et de tout temps, en parallèle, depuis l’âge de 15 ans, je travaille dans des restaurants, hôtels, que ce soit des extras, des stages, etc. Ce fût ma vie pendant environ 15 ans… Toute mon expérience professionnelle c’est globalement faite en restauration et dans des hôtels finalement, plutôt haut de gamme, et en France en général, même si j’ai quelques expériences à l’étranger. Je pense d’ailleurs que j’ai pu faire tous les métiers possibles dans un hôtel : femme de chambre, gouvernante, réceptionniste, night auditor, assistanat de direction, etc. Au bout d’un moment, je me suis un peu lassée, et j’ai rencontré l’homme qui est devenu mon mari, donc les horaires en coupures, le travail les weekends et jours fériés… tout cela devenait compliqué pour mener à bien une vie de couple, et se projeter dans une vie familiale.
Quand l’opportunité de reprendre un gîte s’est présentée à moi, c’était finalement une suite assez logique, pouvoir me mettre à mon compte et être mon propre boss (oui parce que j’ai tout de même un petit problème avec l’autorité !). Et puis ça cochait pleins d’autres cases, comme le fait de s’installer à la campagne, le tout en étant cohérent avec mon parcours. C’était challengeant, mais il y avait une certaine logique !
C’est comme ça que j’ai d’abord pris le gîte, puis le gîte m’a mené aux clés du gîte !
Finalement, cela s’est fait assez naturellement, il n’y a pas eu d’élément déclencheur à ce projet, si je comprends bien ?
C’est vrai que ça s’est fait plutôt naturellement, oui ! C’est moi qui ai engagé cette démarche de partager mon quotidien, d’aller à la rencontre des autres, pour partager leurs conseils et expériences, et j’ai ensuite suivi le mouvement finalement.
T’es tu fais accompagner et/ou as-tu suivi une formation dédiée ? Si oui, dans quel domaine ?
J’ai suivi deux formations avec live mentor (tout ça en même temps que la gestion de mon gîte et le lancement des Clés du gîte… j’aime bien ne pas dormir !). J’avais du CPF, et je me suis dit, pourquoi ne pas l’utiliser !
Etre à son compte réveille aussi notre syndrome de l’imposteur… Ces deux formations concernaient 1/ le marketing digital, pour être plus percutante dans ma communication et mon positionnement, et 2/ une thématique « vendre et convaincre », mais ne t’arrête pas à l’intitulé racoleur ! C’était vraiment dans le but de trouver ma place, me sentir plus légitime, et ne plus avoir trop peur de mettre en avant ce que je pouvais apporter, et vendre mes prestations.
Quelle a été ta plus grosse erreur dans la conduite de ce projet ?
Je crois, par chance, qu’il n’y en a pas encore une grosse… On verra, elle m’attend certainement sur le chemin ! Je ne sais pas si on peut considérer ça comme une erreur, mais j’ai tendance à me sous-évaluer, c’est toujours difficile d’apprécier ma cohérence tarifaire, de dire que mon temps vaut tant… C’est finalement sous-estimer ma valeur.
Quelle a été ta plus grande réussite dans la conduite de ce projet ?
C’est encore tout nouveau, donc sur le plan financier, on ne peut pas encore dire que ce soit une réussite. Je ne me dégage pas encore de salaire, l’activité est trop jeune pour le moment, mais ce qui me fait vraiment plaisir, et que je souhaite retenir comme réponse à cette question, c’est de me dire que j’aide des gens. ça me fait vraiment kiffer ! J’ai des remerciements quotidiens, que ce soit pour le podcast, la plateforme, ou encore les accompagnements que je fais en one-to-one, et ça, il n’y a pas mieux ! Se dire qu’à mon petit niveau, j’ai réussi à donner un déclic, à donner la confiance, ou à apporter l’information qui manquait, c’est tellement gratifiant.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile à concilier pour mener à bien ce projet ?
Au tout début, étant donné que je gérais mon gîte, puis j’ai lancé le podcast, et j’ai rebondis sur la plateforme, c’était clairement le temps et mes efforts pour ne pas me perdre dans mes différentes activités.
La patience aussi, parce que tu as une idée, une envie, tu veux que ça se concrétise en deux temps et trois mouvements ! Sauf que non, il faut aussi se battre contre soi-même, prioriser, laisser le temps au temps, apprendre à voir venir…
Il y a aussi tout l’aspect financier qui est challengeant, parce que tu te lances des défis et tu te mets aussi en danger. Je n’ai aucun mal à dire que, pour le moment, je ne me rémunère pas du tout, ce n’est pas encore d’actualité. Pour le gîte aussi, c’était compliqué sur ce point, mais pour autant, je ne me freine pas, et je me laisse la possibilité d’explorer. Mais oui, c’est dur, et il faut aussi l’intégrer.
Et du coup, Les Clés du Gîte, c’est devenu une société aujourd’hui ?
Je l’ai créé en société dès le départ, en m’associant avec mon mari. Pourquoi ? Parce que je voulais être assimilée salariée, pour la protection sociale, dans l’idée d’accueillir un jour un bébé… Mais aussi parce que je voulais vraiment y croire, et me donner les moyens de mes prétentions, avec un jour une boite qui marchera, qui recrutera des salariés… Donc ça fait partie de mon challenge de tout mettre en place dès le départ, plutôt que de le construire petit à petit. L’avenir me dira si c’était une bonne idée !
Aujourd’hui, estimes-tu avoir réussi ta reconversion, ou devrais-je plutôt dire ton évolution de métier ?
Oui et non, parce que tu me l’aurais demandé il y a deux ans, c’était sous l’angle de la reconversion, en exploitante de gîte, que j’aurais répondu à cette question. Et puis finalement, c’est cette activité qui m’a fait évoluer jusqu’à aujourd’hui… Donc effectivement, c’est plus une évolution qu’une reconversion. Être dans le conseil et la formation, c’est nouveau pour moi, mais ceux qui me connaissent le trouve également tout à fait logique, ils le percevaient en moi, avant même que ce soit mis en place, donc tout cela reste très cohérent.
Cette évolution n’était pas un objectif ou un challenge de longue date, c’était plutôt involontaire, mais je dirai que j’en suis tout à fait satisfaite. Il y a une part de révélation aussi de me retrouver dans ce rôle là, de créer des synergies, de mettre en contact des personnes qui peuvent travailler ensemble, d’essayer de fédérer… ça c’est nouveau, et je m’y épanouis pleinement !
Ne pourrait-on pas considérer que tu es une coach spécialisée dans les métiers du gîte peut-être ?
Oui peut-être, bien que je sois la dernière à me reconnaître sous cet intitulé ! Il est vrai que je propose du coaching, mais j’ai un peu de mal avec le mot « coach », et la connotation à l’américaine. En l’entendant, j’imagine un mec sur scène dans une salle comble, criant le bras en l’air à la foule « allez on peut y croire » ! Je ne m’y reconnais pas vraiment ! Mais dans le sens accompagnement, conseils, oui, je m’y reconnais, en tant qu’experte sur le sujet (bien que je trouve que là aussi c’est un bien grand mot !).
Laura Wignolle : Inspirations
Où te vois-tu dans 10 ans ?
Oulala ! Disons que je me vois nulle part, et c’est ça qui me plait ! Je veux faire confiance à la vie, je suis quelqu’un d’assez impulsif et spontanée, donc on verra. Me dire que j’ai une page blanche devant moi, que c’est à moi de l’écrire, ça me plait !
Quelle faute t’inspire le plus d’indulgence ?
Je dirai de se tromper, de faire une erreur, parce que justement, c’est là que l’on va apprendre ! Je n’aime pas les gens qui n’osent pas, enfin je veux dire, c’est dommage de se censurer et de ne pas oser, par peur de se tromper. Donc non, au contraire, vas-y, trompes toi 1 000 fois s’il le faut, et la 1 001-ème, ce sera la bonne ! Je suis donc très indulgente lorsque l’on admet son erreur, et que l’on a l’envie de faire mieux, et de se rattraper.
As-tu un mantra / une devise / un dicton / une citation qui te motive ou qui te guide ?
Un proverbe africain : seul on va plus vite, à plusieurs on va plus loin ! J’aurais voulu le dire moi-même, parce que j’en suis convaincue ! Il faut la force du collectif, il faut savoir s’entourer des bonnes personnes, il faut savoir demander de l’aide… Et c’est vraiment pour tout, au-delà du côté professionnel et entrepreneurial, on dit d’ailleurs qu’il faut un village pour élever un enfant, c’est toujours dans la même veine !
Entourez-vous de personnes qui peuvent vous faire gagner en confiance, qui peuvent vous faire gagner en compétences, etc. Et c’est toute l’ambition que j’ai avec Les clés du gîte, forcément, le pouvoir du collectif !
Quelle est LA chanson qui te motive quand tu as le moral dans les chaussettes ?
Je suis une grande fan de musique, j’en écoute énormément ! Et je pose d’ailleurs moi-même cette question dans mes interviews sur le podcast ! J’en ai plusieurs, mais si je dois en choisir une… Le groupe Jungle « Busy earnin »
Je suis convaincue du pouvoir de la musique, il faut écouter les bons sons qui boostent !
***
De son propre aveu, Laura s’est régalée lors de cette interview, mais préfère rester dans sa zone de confort, et garder son rôle d’intervieweuse ! J’espère que tu auras autant aimé que moi ce petit tête-à-tête avec Laura, que je t’invite à suivre sur Instagram, à écouter son podcast, et à checker son site.
Un grand merci Laura de s’être fait violence pour répondre à mes questions 😉
Enjoy !