Nous sommes le jeudi 1er juin, le weekend approche, l’été arrive lentement mais sûrement, et il est temps de se détendre un peu plus… Tu as déjà une sélection musicale de choix, une sélection de livres feel-good, il ne manquait plus que le petit écran !
Aujourd’hui donc, j’ai décidé de partager avec toi une playlist de séries TV aux tonalités féministes, mettant en scène et en avant, des femmes puissantes, inspirantes, et auxquelles j’ai pu, à un moment où un autre, m’identifier un peu ! Tu te retrouveras peut-être toi-aussi d’ailleurs, et n’hésites pas me contredire ou à me compléter au besoin !
Madame est servie (1984-1992)
C’est là que tout a commencé ! Je te rappelle le pitch : Angela est une quarantenaire accomplie, divorcée, qui élève seule son fils, et qui recrute Tony comme homme à tout faire chez elle. Nous sommes au cœur des années 80, face à JR et la toute puissance phallique de Dallas, et on se retrouve avec un homme au foyer et une femme au poste de commandement !
Moi, j’ai été bercée par Angela, et je trouvais cela tout à fait normal que Tony fasse tout le boulot domestique à la maison, pendant qu’elle avait une carrière de publicitaire internationale ! Angela Bower, mon modèle ! Je ne comprenais rien à son travail à l’époque, mais je me voyais totalement avoir sa carrière professionnelle, et mon toy boy à la maison, qui s’occuperait du ménage, des enfants, des repas… 😉 !
Bon, si tu la regardes aujourd’hui, il faut te projeter au-delà du kitch des années 80 !
Malcolm (2000-2006)
Je t’en ai brièvement parlé dans ma présentation, mais Malcolm est aussi une série inspirante pour moi. Si tu vas au-delà du pitch comique de la famille entrée de gamme américaine, on y parle pauvreté, immigration, tolérance, mais surtout, Loïs, la mère de famille névrosée au bord de la crise de nerfs, mérite une médaille !
Elle garde le cap au milieu de sa colonie de fils tout aussi plus mal fichus les uns que les autres, elle garde le cap face à un mari déphasé, qui est finalement un enfant de plus à gérer, et elle garde le cap face aux coups du sort, aux galères financières, aux tâches domestiques, et autres embrouilles ubuesques du scénario. J’admire Loïs, son sang-froid, sa persévérance, sa rigueur, et ses phases sans retenues !
Non clairement, Loïs, t’as envie qu’elle soit ton amie, sinon, t’as trop peur de te faire démolir (coucou maman !) !
Desperates Housewives (2004-2012)
Lorsque la série a démarré en France, j’avais tout juste 18 ans, et je dois t’avouer, que je n’avais pas compris toutes les subtilités de cette série TV. Finalement, avec le recul, c’est la première fois que l’on mettait en scène des femmes au foyer, qui ne se contemplaient pas dans leur quotidien ! Il y avait Gaby, la jeune arriviste qui déchante après le mariage, Susan, la quarantenaire multi-trompée par son ex-mari, Lynette, la mère de famille nombreuse frustrée, et Bree, la femme parfaite qui a aussi une vie privée de M***E, mais toujours un bon plat au four ! Aujourd’hui, je me reconnais dans chacune de ces femmes :
- J’ai été Gaby, qui ne comprenait pas comment on pouvait ainsi se laisser aller en vieillissant (et maintenant j’te dis pas, j’incarne le concept !)
- Je me reconnais aujourd’hui en Lynette, à constamment culpabiliser et être tiraillée par mes envies de carrière professionnelle et mes envies de profiter de ma vie de famille (et cette pression de bonne ou mauvaise mère !)
- Je me reconnais un peu aussi en Susan, constamment à côté de la plaque et tellement gaffeuse (mais moi, je progresse en cuisine !)
- Et en vieillissant, je me reconnais de plus en plus en Bree, qui veut que tout soit parfait autour d’elle, coûte que coûte (et qui aurait cru que je serai tant ravie d’un achat de draps en percale de coton il y a 10 ans !!)
Alors oui, parfois, c’est du scenario kitch aussi, mais finalement, les femmes du quotidien sont les héroïnes, et ça fait du bien !
Sex and the city (1998-2004)
Alors oui, je te l’accorde, cette série a plutôt mal vieillis : on parle très peu d’inclusion, qu’elle soit sexuelle, sociale ou ethnique, et quand tu la regardes avec un minimum de recul, tu te dis qu’il manque pas mal de choses… Mais bon, tout comme Desperate Housewives, il faut savoir recontextualiser, et l’apprécier pour ce qu’elle vaut : c’est la première fois que l’on parlait OUVERTEMENT de sexe au féminin à la télé, à une heure de grande écoute ! Et ce n’était pas parler de sexe pour faire du sensationnalisme, mais de désir au féminin, de place de la femme dans la société, de carrière professionnelle, d’entrepreneuriat et de leadership au féminin…
Je te rappelle le pitch : quatre amies, Carrie en quête du grand amour, Miranda carriériste et féministe, Charlotte qui attend le prince charmant, et Samantha qui assume ses désirs et profite des plaisirs de la vie, évoluent ensemble dans un New York qui s’éveille au 21ème siècle. Evidemment, j’ai découvert cette série lors de ses diffusions ultérieures, et ai pu en saisir tout le sens ! Je ne me reconnais pas dans tous les personnages cependant, je me vois plutôt comme un mix de Charlotte et Miranda, et clairement, Carrie mérite des claques !
Et grâce à cette série, plus d’une femme (et d’un homme) a compris l’intérêt du clitoris, merci Samantha !
Buffy contre les vampires (1997-2001)
Clairement, si tu as plus de 45 ans ou moins de 30 ans, tu es passée à côté de Buffy, et je ne peux pas t’en vouloir. Inutile de la regarder maintenant, tu as loupé le coche, et tu trouveras ça navrant probablement… Mais moi, j’ai vécu Buffy contre les vampires à l’heure H, celle qui fait que quand je regarde un épisode maintenant, j’ai la nostalgie de mon adolescence ! Pour moi, Buffy, c’est la meuf badass, qui est capable de te réduire en bouilli en trois prises de karaté, mais qui est parfaitement bien coiffée en toute circonstance, et qui est aussi un jeune femme sensible, qui découvre l’amour, la vie et les difficultés de l’entrée dans l’âge adulte.
Le pitch en quelques mots : Buffy est l’élue, elle doit lutter contre les forces du mal, tout en essayant de vivre sa vie de jeune fille. D’aucuns disent d’ailleurs, que cette série est une grande allégorie de l’adolescence, avec tous ses rites de passages, rencontres initiatiques, luttes internes, découvertes des réalités du monde (mais qui n’a pas pleuré à chaudes larmes quand la mère de Buffy meurt bordel !!!)… Et ce final formidable, avec le message subliminal « toutes les filles sont des héroïnes », j’adore !
J’aurais pu choisir une série mièvre comme Beverly Hills ou Dawson, mais non, ma série ado à moi, c’est Buffy, la tueuse de vampires !
Ally McBeal (1997-2002)
C’est ma série culte, qui fait que je me suis inscrite à la fac droit (elle, et l’émission « cas de divorce » qui passait après le club Dorothée !). Je me voyais déjà, déambuler dans le tribunal telle une winneuse, à aller boire un coup au bar avec l’équipe en fin de journée, et crier « objection votre honneur » dès que l’adversaire ouvrirait la bouche !
Pour rappel, le pitch : Ally est avocate, et décide de rejoindre le cabinet où travaille Billy, son grand amour de jeunesse, qui l’a largué lorsqu’ils étaient à la fac. Elle le découvre mariée, et doit faire face ! Ally McBeal est bourrée de névroses, elle n’est visiblement pas seule dans sa tête, et c’est aussi pour cela que l’on s’identifie à elle : elle se pose TELLEMENT TROP DE QUESTIONS, et s’imagine CINQUANTE VIES à la minute ! Elle est une caricature à elle seule, et tous les personnages qui l’entourent le sont également. Et en bonus, la bande son de Barry White et Vonda Shepard est formidable !
Clairement, Ally, sans sa vie sentimentale, sa taille 34 et ses mini-jupes, c’est tout à fait moi !
Les demoiselles du téléphone (2017-2020)
C’est mon petit plaisir coupable : j’ai adoré cette telenovelas sur Netflix ! Sur la forme, j’ai adoré les costumes, l’élégance des années 20 et 30 reproduite à l’écran, sur le fond, j’étais aussi intéressée par le pan pseudo-historique (étant issue de l’immigration espagnole du côté de ma famille maternelle), et par la mise en avant de quatre jeunes femmes en quête d’indépendance.
Pour le pitch, rapidement : quatre femmes, opératrices de téléphone, veulent s’émanciper grâce à leur travail, sur fond d’évolution de la société espagnole. Ici encore, nous suivons quatre héroïnes différentes, avec chacune des traits de caractères dans lesquelles on peut se retrouver (bravo les gars du marketing 😉 !). J’ai beaucoup aimé le traitement de l’émancipation féminine en cette période, avec cette ambiance latine, et ces esclandres scénaristiques qui sont finalement drôles si tu prends un peu de recul ! Il est clair que ce n’est pas une série à Golden Globes, à l’instar de Downton Abbey, mais bons moments assurés !
Et cette classe Lidia Aguilar, c’est la femme que j’aimerai être au réveil, sans efforts ni maquillage !
La servante écarlate (en production depuis 2017)
Reprenons un peu de sérieux, pour clôturer ! Si tu es passée à côté, il est temps de t’y mettre ! Avec cette série, la citation de Simone de Beauvoir prend tout son sens : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant ».
C’est le pitch de la série finalement : dans des Etats-Unis devenus un régime totalitaire, les femmes sont asservies selon leur rôle : épouse, intendance, reproduction. June est une servante, une femme dédiée à la reproduction, et a décidé de ne pas rentrer dans le moule auquel on l’a contraint. La série expose la lutte des femmes pour retrouver le juste équilibre, la lutte pour renverser ce régime politique, les erreurs qui ont mené à ce désastre, et m’a personnellement beaucoup chamboulée, tellement elle fait écho à certains évènements mondiaux. Ce n’est clairement pas un divertissement, et tu passes par tous les stades émotionnels, y compris dans l’appréhension des personnages. Cette série est d’ailleurs adaptée de l’excellent roman dystopique de Margareth Atwood, que je te recommande également en version graphique, il est vraiment puissant !
Cette série est sortie la même année que l’accession de Donald Trump au pouvoir, ce hasard du calendrier lui donne un tonalité encore plus particulière.
Enjoy !