Il n’y a pas si longtemps, j’ai présenté mon activité de blogueuse lors d’une rencontre professionnelle. Je te raconte la scène : on fait un tour de table, chacun son tour explique son job, son parcours, ce qu’il estime important dans sa vie… Bref, du classique de l’exercice !
Vient mon tour, je me nomme, j’explique d’où je viens, ce que je fais, comment j’en suis arrivée là, et mes à-côtés, dont ce blog. Et là, curiosité autour de moi « mais peux-tu présenter un petit peu plus ton blog » ? Et moi, à l’aise Blaise, je donne des détails, et je finis par sortir le mot qu’on ne doit pas dire… « féministe » !
Bim ! Vent de panique de mon interlocuteur masculin, qui a dû croire que j’étais une extrémiste qui allait enlever son pull et courir torse nu dans la salle, brulant mon soutif’ et en criant « ah bah les testicules et morts aux vaches » ! Tu aurais dû voir son regard hagard, le doute dans ses yeux, et la crainte que j’allais lui coller un procès pour harcèlement sexuel à la moindre vanne borderline…
Heureusement pour lui, j’ai un sens de l’humour et de l’autodérision sans limite ! Mais je me suis dit que je tenais là le sujet de mon prochain billet : non, féminisme n’est pas un gros ! Et non plus, être féministe ne veut pas dire que tu es une extrémiste ! Il est grand temps de remettre l’église au centre du village, les points sur les i et les barres sur les T 😉 !
Quelle est la définition du mot féminisme ?
Féminisme : retour aux fondamentaux
Jadis, dans mes études de Droit, on m’a appris une règle de vie : revient toujours aux fondamentaux pour trouver la solution à ton problème. Dans mon histoire, revenir aux fondamentaux implique d’ouvrir un dictionnaire !
Selon le Larousse, le féminisme est un « courant de pensée et mouvement politique, social et culturel en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes« . POINT A LA LIGNE !
Alors, ça m’agace profondément quand j’entends des trucs comme « oh, avec le féminisme on ne peut plus rien dire aujourd’hui » ! Mais le féminisme prône simplement l’égalité de genre, et c’est tout ! C’est donc un mouvement socio-politique qui vise à promouvoir l’égalité des sexes et à lutter contre les discriminations basées sur le genre. Il cherche à défendre les droits des femmes et à remettre en question les inégalités systémiques qui persistent dans la société en raison de leur genre. Le féminisme aborde un large éventail de questions, notamment l’accès à l’éducation, à l’emploi, à la santé reproductive, à la représentation politique, à la justice économique et à la sécurité personnelle.
Féminisme : évolution(s) historique(s)
Si on voyage dans le temps, je t’en ai déjà parlé ici, avec Olympe de Gouges ou encore Christine de Pizan, l’histoire du féminisme remonte à plusieurs siècles, avec des mouvements et des luttes qui ont varié selon les contextes culturels, politiques et sociaux. Les premiers mouvements féministes modernes ont émergé au cours du XIXe siècle en Europe et en Amérique du Nord, mettant en lumière les injustices subies par les femmes dans des domaines tels que le droit de vote, l’accès à l’éducation et l’égalité des droits civiques. Souviens-toi des suffragettes !
Le féminisme a ensuite été théorisé par Simone de Beauvoir, et son indétrônable Deuxième sexe. Au fil du temps, le féminisme s’est développé en un mouvement pluriel et diversifié, englobant une multitude de perspectives et d’approches. Le féminisme libéral, par exemple, met l’accent sur l’égalité juridique et politique entre les sexes, tandis que le féminisme radical remet en question les structures patriarcales de la société et cherche à les démanteler. Le féminisme intersectionnel reconnaît les multiples formes d’oppression et d’intersections avec d’autres identités telles que la race, la classe sociale, l’orientation sexuelle et l’identité de genre.
Le féminisme contemporain s’articule autour de nombreuses préoccupations importantes. L’un des sujets clés est la lutte pour les droits reproductifs, y compris l’accès à la contraception et à l’avortement, ainsi que le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Les questions de violence à l’égard des femmes, y compris la violence domestique, le harcèlement sexuel et la traite des êtres humains, occupent également une place centrale dans le discours féministe. Et ça, je t’en parlais aussi dans mon billet dédié au traitement médiatique des violences faites aux femmes. C’est l’ancrage des valeurs du féminisme dans notre société qui permet une évolution de ces notions et de leurs perceptions.
De plus en plus, le féminisme s’attache à remettre en question les normes de genre rigides qui restreignent la liberté et l’expression individuelle, ainsi qu’à promouvoir une culture du consentement et du respect mutuel dans les relations personnelles et professionnelles. Les mouvements féministes contemporains sont également étroitement liés aux luttes pour la justice sociale et la lutte contre le racisme, l’homophobie, la transphobie et d’autres formes d’oppression.
Le féminisme ne se limite pas à la théorie et à l’activisme ; il a également eu un impact significatif sur la législation et les politiques publiques dans de nombreux pays. Des lois sur l’égalité des sexes ont été adoptées pour lutter contre la discrimination au travail, pour garantir l’accès à l’éducation et aux soins de santé, et pour protéger les femmes contre la violence et le harcèlement. Cependant, malgré les progrès réalisés, le féminisme continue de faire face à de nombreux défis et résistances. Les stéréotypes ont la dent dure, les inégalités de genre, les violences sexistes et les réactions hostiles à l’égard du féminisme sont autant d’obstacles à surmonter.
En définitive, le féminisme est un mouvement dynamique et en constante évolution, ancré dans la lutte pour la justice sociale, l’égalité des sexes et le respect des droits fondamentaux de toutes les personnes, quel que soit leur genre.
Qu’est-ce que ça veut dire être féministe ?
Que veut dire « être féministe » ?
Si le féminisme est un mouvement en constante évolution, qu’est-ce que cela implique d’être féministe ? Nouveau retour aux fondamentaux !
Pour ne pas faire de jaloux, j’ai consulté Le Robert ! Et notre cher dictionnaire ne se prend pas la tête, puisque la définition y est assez simpliste « Relatif au féminisme. Action féministe. Partisan du féminisme« . Donc, concrètement, être féministe, c’est se reconnaitre dans les valeurs du féminisme, c’est-à-dire promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes. RE POINT A LA LIGNE !
Autrement dit, avec plus de détails, être féministe signifie adhérer aux principes et aux objectifs du féminisme, c’est-à-dire soutenir l’égalité des sexes et s’engager dans la lutte contre les discriminations basées sur le genre. Cela implique de reconnaître et de remettre en question les inégalités systémiques qui affectent les femmes et de travailler activement à les résoudre. Cela signifie également soutenir le consentement et le respect mutuel, reconnaître que chaque individu a le droit de contrôler son propre corps et de prendre des décisions autonomes sur sa vie et ses relations.
Et au quotidien, ça se traduit comment d’être féministe ?
En définitive, être féministe implique de remettre en question les normes de genre qui limitent la liberté et l’expression individuelle, et qui perpétuent les inégalités entre les sexes. Cela peut inclure la remise en question des attentes sociales traditionnelles concernant les rôles et les comportements de genre, ainsi que la reconnaissance et le respect des diverses identités de genre. Il s’agit aussi de soutenir les autres luttes pour la justice sociale, avec des intersections entre le sexisme et d’autres formes d’oppression telles que le racisme, l’homophobie, la transphobie, la pauvreté et l’âgisme.
Etre féministe signifie donc s’engager activement dans la promotion de l’égalité des sexes, la lutte contre les injustices basées sur le genre et la promotion d’une société où chaque individu, indépendamment de son genre, peut vivre librement et équitablement.
Qui peut-être féministe ?
En conclusion, le féminisme nous concerne tous, autant les femmes que les hommes, et chacun peut se revendiquer féministe ! Je te l’ai déjà exprimé ici, on ne peut pas tourner le dos à la moitié de l’humanité, et donc nous devons TOUS, quelque soit notre genre, agir pour la promotion des valeurs du féminisme.
Je n’ai donc aucune honte à assumer d’être féministe, et il est temps de lutter aussi contre les stéréotypes autour de ce concept. Le féminisme n’est pas un gros mot, ce blog n’est pas un espace dédié aux extrémistes de la vulve, au contraire, il vient se poser en prolongement de réflexions sur une société plus juste et inclusive 😉
Des hommes sont féministes, et aujourd’hui, au moment où j’écris cet article, je pense à Robert BADINTER, décédé le 9 février 2024, et à qui a participé activement à bon nombre d’évolutions sociales et sociétales.
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Je tiens donc à rassurer tous mes lecteurs et les curieux qui entendent parler de ce blog, je ne me dépoilerai pas pour la lutte, et je ne couperai rien à personne ! N’ayez pas peur du féminisme, mettre les féministes dans la case « nénettes à problème » c’est déjà un stéréotype. Nous ne sommes pas un gang !
Je suis féministe et ce blog est féministe. POINT BARRE !
PS : et une dédicace personnelle à mon petit frère, dont c’était l’anniversaire hier, et que j’éduque au féminisme depuis sa plus tendre enfance 😉 !
Enjoy !